Better late than never part two
Howdy!
Back at the beginning of February I recieved a transcript of the French part of the public discussion I had with Marc Mayer back in November, I was initially waiting to get a complete transcript of the English part as well, and then reposting everything. But the best laid plans got waylaid by other things, so I'm posting the French transcripts of the question period, now.
I'd like to thank Christiane Jobin at CALQ and the person who did the transcript who wishes to remain anonymous.
If you'd like to listen along, click here to hear it, stream it, ogg vorbis [64:42 minutes, 59.2MB]
If you would like to hear and or read the other parts:
Face Off; Marc Mayer & Chris Hand in Discussion Part One
Face Off; Marc Mayer & Chris Hand the question period (transcript coming soon!)
Mise au jeu; Marc Mayer & Chris Hand en discussion.
FACE OFF 2 novembre 2005
PÉRIODE DE QUESTIONS
Question: Bonsoir, Maria de la Galerie La Centrale Powerhouse
D’abord j’ai une réflexion pour Chris et une question pour Marc Mayer j’aimerais te dire que pour moi la spéculation patrimoniale se fait dans tous les musées du Québec, dans tous les musées du monde dans toutes les galeries privées et avec tous les collectionneurs et moi je suis très fière d’appartenir au réseau de centres de diffusion parce que nous on ne fait pas de spéculation patrimoniale qui pour moi se traduit dans une spéculation des valeurs morales et c’est plus profond, c’est un problème de société. Moi j’aimerais laisser ça clair.
Je pense que le MAC par rapport à sa relation avec les publics, de démocratiser l’art contemporain, il y a un problème de partage des valeurs on va voir comment ça va se résoudre d’ici 10 ans.
Et puis pour Marc: moi j’aimerais savoir comment les valeurs institutionnelles du Musée d’art contemporain se sont transformées depuis votre arrivée par les choix de vos acquisitions, par les choix de vos expositions et par les choix de vos programmes éducatifs?
Marc Mayer: Pas du tout. Je suis venu ici parce que je croyais aux valeurs fondamentales de cette institution qui sont les valeurs que je partage et que la plupart de mes collègues dans le domaine…
Question Maria: quelles sont ces valeurs?
Marc Mayer: ……que c’est important de protéger et d’encourager la meilleure création actuelle c’est pour ça qu’on est là alors c’est la valeur fondamentale … je ne suis pas d’accord avec vous que c’est pour encourager les artistes qui vont nous sortir de la crise pétrolière ou qui vont nous aider à nous sortir de la crise des sans abris ou des choses comme ça, des valeurs morales et tout ça. Moi on m’a posé une question …je trouve ça très important c’est pour ça que je réponds..que je vais prendre un peu plus de temps…. une fois quand je suis allé au Power plant me proposer pour devenir le directeur de ce musée on m’a demandé quels sont les thèmes artistiques, quelles sont les idées qui vous vous inspirent dans la création actuelle et qu’est-ce que vous allez privilégier dans votre programme? J’ai dit « moi madame » excusez-moi c’était une dame qui m’a posé la question « moi je privilégie pas ça moi ce qui m’importe c’est de pouvoir exposer les meilleurs artistes c’est à eux à choisir leur sujet ce n’est pas à moi à choisir leur sujet moi je trouve les artistes, je veux trouver les artistes les plus importants qui ont quelque chose à dire ou qui ont quelque chose d’extraordinaire à nous montrer qui ont quelque chose mais ce n’est pas à moi à les meilleurs thèmes, les meilleurs propos je suis absolument contre ça
Maria: ok merci
Question étudiante de Concordia:
Je voulais juste savoir si…j’ai entendu la discussion que vous avez eue avant et vous avez dit qu’il y avait plusieurs étapes (…??subway??…) qu’il fallait suivre avant d’entrer dans le domaine des musées je voulais savoir si vous étiez intéressé par l’art contemporain qui est produit par les jeunes à Montréal et si ça vous intéresserait d’introduire peut-être une partie du musée qui exposerait l’art des jeunes à Montréal?
Marc Mayer: Bien dans jeunes vous voulez dire quels jeunes…parce que qu’on a…c’est la 2e exposition de suite qu’on fait de ce que moi j’estime des jeunes artistes là…
Question étudiante: je voulais dire des artistes qui commencent leur carrière pas des artistes déjà établis parce que…
Chris Hand: ça c’est ma job
Question étudiante: non mais juste parce que vous êtes intéressé de créer un nouveau Buzz ou quelque chose alors il me semble qu’il y a tant d’artistes qui travaillent à Montréal, il n’y a pas beaucoup d’artistes qui sont exposés dans le musée que nous connaissons.
Marc Mayer: oui on expose beaucoup de jeunes artistes mais il faut dire qu’on expose pas d’étudiants on expose des artistes professionnels pour la plupart là…
Chris Hand: non mais ça m’étonne car mon mandat c’est une première expo solo et si les musées disent ok on a assez d’argent on va faire ça, on a une petite salle de projection ..première exposition solo…I am out of a job…I don’t like that
Marc Mayer: et puis ce n’est pas notre rôle nous de découvrir des artistes ce n’est pas ce que je fais moi dans la vie ou ce que nos conservateurs font c’est vraiment le rôle… il y a toute une écologie qui est très sophistiquée ici à Montréal et très développée depuis longtemps pour que les gens commencent à s’exposer bon tranquillement dans des endroits publics et puis éventuellement peuvent se retrouver au musée qui se veut le panthéon de l’art québécois aussi mais oui… on expose aussi beaucoup de jeunes artistes l’exposition qu’on a actuellement Territoires urbains, ce sont des jeunes artistes à mon avis et c’est la deuxième exposition de suite d’ailleurs qu’on fait de ce type alors on le fait.
Question Clément Côté artiste:
Je n’ai pas compris ce que vous vouliez dire par des clients virtuels?
Marc Mayer: je ne pense pas que j’aie dit le mot client, visiteur
Chris Hand: visiteur virtuel
Marc Mayer: public virtuel
Chris Hand: public oui
Intervention Clément Côté: public virtuel oui
Virtuel excusez….C’est peut-être pas le bon terme, je l’ai dit plusieurs fois c’est les gens qui ne savent pas qui pourraient être amateur d’art contemporain et qui pourraient l’être très facilement qui ont toutes les capacités intellectuelles et culturelles pour apprécier une grande partie de la production artistique actuelle mais qui le savent pas parce qu’ils n’ont pas l’expérience ça rentre pas dans leurs moeurs c’est pas déjà …ça ne fait pas déjà partie de leurs mœurs encore
Intervention Clément Côté: C’est le mot alors je pense qui n’est pas bien choisi parce que le virtuel c’est déjà autre chose
Marc Mayer: oui c’est peut-être un anglicisme, je suis désolé de vous avoir confus comme ça là, potentiel voilà c’est bien meilleur
Question Clément: merci alors ça me va…c’est ça je pensais que vous aviez comme idée de développer l’art qui pourrait être vu sur internet pour les gens dans les régions et etc.
Marc Mayer: ah pas du tout
Intervention Clément Côté: non mais je pensais que c’était ça mais ça pourrait être une belle avenue quand même mais je pensais que c’était ça votre…. potentiel
Marc Mayer: Je suis certain qu’un de mes conservateurs va me proposer une exposition de ce type mais c’est pas moi qui…bon ce n’est pas quelque chose qui me passionne moi j’aime beaucoup voir les œuvres actuelles et non virtuelles. J’ai voulu dire le public potentiel merci Paulette pour cette correction.
Question André Paradis:
Je pense qu’on est tous d’accord pour dire que l’art contemporain pourrait prendre une plus grande place à Montréal et je pense que tous ceux qui sont ici le souhaitent. Il y a beaucoup d’intervenants quand même en arts contemporains, il y a les galeries alternatives, il y a les galeries privées, il y a les collectionneurs, il y a le musée, les galeries autogérées et j’en passe…
Marc Mayer: …et les autres musées
Intervention André Paradis: : …et les autres musées effectivement. Est-ce que vous avez des idées sur comment fédérer tout ce monde là pour qu’on puisse aller dans la même direction c’est-à-dire de faire connaître les créateurs québécois en art contemporain ?
Chris Hand: je pense que tu es dans la bonne direction déjà parce que pour moi quand je suis arrivé dans le monde des arts visuels ici à Montréal et au Québec il y a eu toutes sortes de barrières contre moi et j’applaudis
Marc Mayer: ah bien merci
Marc Mayer: de m’inviter ici à parler
Marc Mayer: …Marc
Chris Hand: Marc de m’inviter ici parce qu’il faut parler à du monde et sans parler il n’y a seulement des gossip and hearsay et avec les paroles c’est possible pour tout le monde d’aller dans la même piste. Ou s’il y a une piste que quelqu’un veut et une autre piste que quelqu’un d’autre veut c’est possible de discuter des différences.
Marc Mayer: oui je ne sais pas fédérer c’est quand même… pour moi c’est créer une espèce de bureaucratie …fédérer …dans ma tête
Chris Hand: oh non…
Marc Mayer: mais non je crois que c’est important que c’est une communauté poreuse, c’est peut-être encore un autre anglicisme là, mais qu’on est pas cloisonner finalement. Comme moi j’aime beaucoup…je vais très souvent voir Vox, les expositions qu’ils ont là parce que je ne suis jamais déçu et puis c’est juste à côté par exemple je peux y aller à l’heure du lunch et j’espère que les gens qui viennent au Musée en grand nombre vont dans les centres autogérés et vont dans les galeries privées aussi ça c’est aussi très important, il se passe des choses extraordinaires là aussi. Je pense que c’est une scène extraordinaire Montréal, c’est dynamique, il y a une créativité ici que j’ai pas vue ailleurs, la qualité je vous parle là pas non seulement l’énergie, il y a ça aussi, mais c’est surtout la qualité c’est une communauté très mature on peut dire? Ou mûre….?
Chris Hand: non mais pour moi c’est une chose que le gouvernement a bien fait et je parle du Gouvernement québécois ils ont installé
Marc Mayer: moui….
Chris Hand: des bourses et des choses comme ça où c’est possible d’être artiste et de devenir un bon artiste et c’est impossible n’importe où en Amérique du Nord sauf ici
Marc Mayer: oh bin sais pas non je ne veux pas… prendre…du…du..non
Chris Hand: il y a d’autres côtés du monde des arts visuels où ils ont laissé des choses tomber
Marc Mayer: Mais c’est les artistes qui ont fait ça eux-mêmes, c’est les artistes depuis les années 30 là qui demandent ça et qui revendiquent des droits d’exposition qui revendiquent le droit que Montréal ait sa propre scène artistique là ça date depuis longtemps le Gouvernement s’est réveillé au début des années 60, la révolution tranquille, mais très souvent on aime donner le crédit… de donner e…e…de dire chapeau au Gouvernement et moi je suis le premier à le faire parce que je suis aussi un peu un produit de ça aussi mais il faut pas oublier que c’est les artistes, la culture inhérente québécoise, canadienne qui a fait en sorte qu’on existe et que les institutions existent et tout ça maintenant il manque vraiment une population d’amateurs d’art qui veulent vivre avec de l’art. Écoutez le programme de prêt aux citoyens britanniques pour acheter des œuvres d’art, je trouve ça extraordinaire, c’est magnifique, le gouvernement Labour a commencé ce programme c’est géré par leur Conseil des Arts où on peut donner je crois 50% de la valeur jusqu’à 4 000 livres sterling ou quelque chose comme ça ou 2 000 livres sterling
Chris Hand: moi j’ai entendu quelque chose comme à peu près 10 000$
Marc Mayer: …pour encourager les gens d’arrêter d’acheter des posters et commencer à acheter des œuvres d’art actuel c’est quand même très très bien.
Fédéré…je pense qu’il ne faut pas essayer trop trop nous on le fait…dans les Musées on le fait on a des cartes de membres pour tous les musées, les touristes peuvent visiter tous les musées pour un forfait et tout ça mais je préférerais si ça pouvait être quelque chose de plus naturel de plus…qui nous ressemblerait un peu plus, une culture dynamique qui est très enthousiaste et qui va dire aux autres gens « écoutez il se passe des choses dans le domaine des arts visuels à Montréal arrête donc d’aller toujours au concert viens donc voir des musées toi tout de temps en temps là »
Chris Hand: il faut faire un Buzz
Marc Mayer: le buzz va se faire tout seul là….
Chris Hand: non jamais tout seul
Marc Mayer: non non le buzz va se faire tout seul il faut simplement en parler qu’il faut se faire un buzz et puis il faut avoir de quoi, il faut avoir une scène on l’a ce n’est pas ça qui manque je pense qu’il faut mettre un peu de pression sur les quotidiens de parler un peu plus de l’art contemporain à Montréal parce que c’est une grande scène énorme et on ne penserait pas à lire La Presse, Le Devoir, La Gazette, et compagnie là….
Chris Hand: Le Devoir a pas mal d’espace
Marc Mayer: C’est bien mais c’est pas assez, c’est pas assez là, c’était bien beau de voir le cahier pour Borduas ce week end c’était génial mais c’est jamais assez pour nous les amateurs d’art, c’est jamais assez à mais je pense qu’il y a lieu de le dire à Montréal notre scène est beaucoup plus grande qu’on pourrait penser
Question Nicholas:
En fait j’ai deux questions.
La première est très simple: Quel est votre budget annuel et quel est le % de ce budget qui va à l’organisation des expositions ? Pouvez-vous répondre à ça?
Marc Mayer: e…e…(soupir) la plupart je dirais.. notre budget annuel, bon,.. e… ça tourne autour de…c’est presque 10 millions de dollars mais dont environ 2.5 millions c’est la valeur des dons d’œuvres d’art qui nous sont données, on a une subvention du MCC qui tourne autour de 7.3 millions de dollars je crois et je dirais…bien c’est assez flou parce que…qu’est-ce que vous voulez dire qui va directement…parce qu’on fait presque exclusivement des expositions, on n’a très peu…
Intervention Nicholas: bon si vous avez 10 millions ça veut dire qu’il y a 10 millions pour….
Marc Mayer: mais ce n’est pas 10 millions, on a 10 millions global mais c’est pas de l’argent …c’est la valeur des dons alors en liquide l’enveloppe est à l’entour de 7.3 millions.
Question Nicholas: 7.3 millions donc c’est presque 7 millions dont vous disposez pour les expositions ou…?
Marc Mayer: oui…mais les salaires Paulette je m’excuse c’est le salaire des gens qui organisent des expositions alors ça revient au même.
Question Nicholas: mais je veux savoir parce que vous avez combien d’expositions par année et combien d’argent…?
Marc Mayer: on a trois plages par année et…par exemple actuellement on a 1-2-3-4-5 expositions en cours …ah! Oui il ne faut pas oublier le chauffage en? C’est très cher ici.
Question Nicholas: : mais c’est ça la question justement combien va aux expositions?
Marc Mayer: e…je dirais que c’est la moitié de ça mais ça dépend comment vous le calculez si vous séparez les salaires je dirais que c’est à l’entour de 1/3 de ça, qui va payer les montages, transport et compagnie
Intervention Nicholas: ok parfait. La 2e question est complètement différente en fait on parle de l’art contemporain mais très souvent on a des visions différentes de l’art contemporain
Marc Mayer: Chacun a sa propre vision.
Question Nicholas: c’est ça chacun… en plus dans les groupes aussi …je voudrais savoir.. mais premièrement est-ce que vous voyez les différences entre l’art contemporain et l’art actuel, une partie de la question…?
Marc Mayer: Mais c’est la même chose ça dans ma tête.
Question Nicholas: c’est la même chose pour vous ok. Ensuite je voudrais voir votre vision de l’art contemporain et je veux préciser si vous voyez les différences par exemple au niveau des disciplines pratiquées, au niveau du langage esthétique de l’artiste dans ce sens là, qu’est-ce que c’est pour vous l’art contemporain?
Marc Mayer: e…c’est une vaste question pour moi c’est…
Intervention Nicholas: C’est pour ça que j’ai précisé exactement parce que très souvent on pose ce type de question et je ne veux pas que vous restiez dans une vision générale si je précise, au niveau des disciplines pratiquées tout à l’heure vous parliez des installations, que vous aviez beaucoup d’installations…
Marc Mayer: oui, oui
Question Nicholas: Ok c’est ça, ça c’est les disciplines ensuite si vous pouviez préciser au niveau des disciplines au niveau du langage employé par les artistes, c’est quoi pour vous l’art contemporain, c’est quoi la différence pour vous entre l’art traditionnel, on en parle très souvent en ce moment et l’art contemporain, est-ce qu’il y a une différence et c’est quoi exactement pour vous la différence?
Marc Mayer: oh la différence bon oh c’est énorme, est-ce qu’on a 2 heures?
Chris Hand: moi, moi je peux répondre
Marc Mayer: non mais il ne t’a pas demandé quand même
Intervention Nicholas: c’est de M. Mayer que je voudrais la réponse svp
Marc Mayer: écoutez moi j’ai une perspective historique et j’ai une perspective intellectuelle et une perspective esthétique alors j’ai pas…je ne veux pas me donner…je ne veux pas dire…bon une anecdote: quand je suis arrivé à Buffalo le directeur m’a dit « écoute toi là tu es nouveau ça fait depuis 20 ans qu’on a rien fait en vidéo pourrais-tu nous monter une exposition de vidéo » j’ai dis je connais rien ça ne m’a jamais intéressé moi la vidéo mais j’ai dit écoute c’est ma première… il ne m’a pas dit « organise une exposition avec ces 5 artistes » il m’a dit « vidéo » en général, c’est le temps et j’ai fait une exposition de projection vidéo avec 6 artistes et qui m’a vraiment complètement emballée pendant 2 ans et j’ai étudié comme un fou pour un peu comprendre l’histoire la vidéo d’où ça sortait je suis devenu amateur de vidéo et je me suis intéressé spécifiquement à la vidéo de projection parce que je me suis dit ça c’est notre moment historique actuellement il y a quelque chose qui s’est passé quand on a inventé la projection. Mais un artiste peintre par exemple demain qui va complètement me troubler en me montrant quelque chose de très traditionnel mais d’une façon qui ne lâche pas bien je ne peux pas dire bien c’est parce que je suis expert en vidéo que je peux pas regarder ça. Ça c’est un problème que j’avais eu avec la génération précédente avant la mienne. J’ai travaillé avec des gens qui ont dit: « moi la peinture sais tu je comprends pas » J’ai dit comment tu peux dire ça je comprends pas. (je ne vous dirai pas avec qui j’avais cette conversation) « mais moi j’ai pas grandi avec ça j’ai grandi avec la sculpture, l’installation, la performance tout ça, la peinture c’est tellement ringard nous on ne regardait pas…on n’avait aucun intérêt pour la peinture » J’ai dit moi j’aime tout dans l’art j’aime tout, il faut tout aimer parce qu’on ne sait pas ce qui nous attend si la prochaine génération se met à peindre et se met à faire des aquarelles toi tu vas avoir l’air bin fin avec ta carrière d’expert en arts contemporain tu vas rien comprendre tu vas être complètement obsolète là, faut rester vraiment actuel, faut comprendre ce qui se passe d’un point de vue historique, faut essayer de comprendre pourquoi les meilleurs artistes de cette génération travaillent dans un domaine … il y a quand même une raison pour ça c’est une réaction peut-être à la génération précédente. Nous, moi je dois dire que les conservateurs de ce musée m’impressionnent beaucoup, parce qu’ils ne se sont jamais fait planter par une génération qu’ils n’ont pas comprise et la preuve c’est les 2 expositions de suite qu’on a ici actuellement au Musée celle de Réal là Territoire urbain, c’est des jeunes artistes qui sont pas de sa génération je crois qu’il a tout compris dans ce travail là et ça ça m’impressionne toujours des gens très flexibles qui ne sont pas restés pris dans les idées et les fantaisies de leur génération ça c’est très important. Alors pour toutes ces raisons là je me donne pas de… je me donne pas de…de…de techniques comme… je… je veux pas me dire que je vais expert en ci et pas en ça, il faut rester très très flexible et c’est le plaisir de l’art contemporain c’est le vraiment casse-tête constant de dire …les gens quand qui me disent « mais je comprends rien » bin oui mais moi ça m’a pris 2 ans moi à le comprendre je comprends que tu comprends rien moi non plus j’ai rien compris à prime abord quand j’ai vu ça la première fois c’est pour ça que j’aime ça c’est thrilling.
Chris Hand: et moi, dans la suite, si tu vois pas une différence entre voir l’art contemporain dans les sculptures, les installations, les vidéos n’importe quoi etc. dans mon cas pourquoi tu peux pas voir de différences dans le domaine culturel avec la musique ou avec les livres si tout est ouvert (??)
Marc Mayer: non je crois que c’est des cultures différentes Chris. Je crois et ça…..non c’est intéressant. C’est quoi la différence entre la photo et la photo mon Dieu que c’est un casse-tête. Je travaillais dans un Musée à Buffalo qui est à côté d’une ville, Rochester qui avait le Musée de la photo et j’étais la 2e génération de conservateur qui leur disait «mais bon il faut quand même collectionner des photos vous avez 2 millions de dollars par année pour dépenser vous achetez pas de photos « oui mais on veut pas dédoubler la collection qu’il y a à Rochester ça prend une heure pour y aller » non mais ce n’est pas la même chose, la photo à Rochester dans l’histoire de la photographie c’est très restreint, nous on vous parle de photo qui est faite par des artistes plasticiens qui ont choisi la photo un bon jour mais qui ont étudié la peinture et l’installation etc. et c’est 2 cultures différentes deux histoires différentes il faut comprendre la différence c’est pas facile la différence entre la photo et la photo. Mais la différence entre Britney Spears et Pascale Grandmaison on va aller prendre un verre ensemble et je vais te l’expliquer un bon jour là. Je crois que c’est des cultures différentes et la culture qui est encrée dans l’histoire de l’art qui veut parler dans cette tradition là imaginez un vidéaste ça bouge, il y a du son, il y a des images mais qui part dans une tradition où ça bougeait pas…
Chris Hand: et combien de vidéastes ont débuté leur carrière en faisant des vidéos pour Britney Sprears ou des gens comme ça
Marc Mayer: il y en a beaucoup qui ont abandonné en pour le faire à temps plein parce que Britney paye mon dieu seigneur…non c’est des différentes cultures ça je ne pense pas qu’il faut …bon il y a des côtés flous là dedans mais il y a de la musique populaire… les artistes ça lit ça écoute la musique ça va au théâtre ils ont des opinions sur la science
Chris Hand: il y a 200 ans la musique classique était de la musique populaire
Marc Mayer: oui…..
Chris Hand: et dans ce cas-ci…
Marc Mayer: oui mais c’est pas le même contexte c’est des gens qui veulent parler dans un contexte muséal, dans un contexte de galerie, dans un contexte public ou c’est pour présenter une expérience visuelle…
Chris Hand: oui mais pour moi c’est possible de retourner…
Marc Mayer: ou une expérience qui est pas visuelle mais dans le contexte historique d’une culture visuelle…
Chris Hand: c’est possible de retourner à des racines ou tout le monde a accepté n’importe quelle culture ils n’ont pas mis des portes « ça c’est trop compliqué pour moi ». Ça je veux pas voir...il y a 200, il y a 50 ans, tout le monde était ouvert c’est possible...si t’es aller voir Signing in the rain, il y a de la danse moderne…hello….
Marc Mayer: ouais mais Signing in the rain tu l’as vu 2-3 fois là… moi j’aime ça l’art compliqué, j’aime ça pas comprendre, j’aime ça quand ça me tracasse là qu’est-ce qu’il y a que j’aime pas là-dedans, pourquoi j’aime pas ça, si je le sais pas pourquoi c’est parce que j’ai pas complètement compris si je le sais tout de suite pourquoi j’aime pas ça bien là on passe à autre chose …mais je vais dîner là prochainement là avec une artiste qui vit à Montréal dont travail ça m’énervait j’aimais pas ça j’étais contre ça, pendant des années, et tout d’un coup, c’est Jessica Stockholder, tout d’un coup je me suis réveillé et je me suis dit écoute, c’est vraiment très fort ce qu’elle fait, c’est très bon, c’est une intellectuelle cette artiste, c’est quelqu’un qui a pensé à l’histoire de l’art qui a un propos, on peut lire ses installations c’est génial, ça m’a pris trois ans j’aime ça moi c’est pour ça…
Chris Hand: c’est possible aussi de prendre trois ans pour comprendre des œuvres de musique populaire et aussi…
Marc Mayer: non non on aime ça tout de suite…pardon on a une autre question ici
Intervention Nicholas: est-ce que je peux juste finir excusez-moi….
Marc Mayer: oh pardon, elle va être courte en parce je crois qu’il y a d’autres personnes…
Question Nicholas: oui je serai très rapide, est-ce que vous avez des critères en fait si par exemple si prenez juste un exemple pour vous la peinture ok est-ce que vous avez des critères est-ce que pouvez distinguer ceci est de l’art actuel, ceci non c’est plus traditionnel est-ce que vous avez des critères à vous…s’il y en a…
Marc Mayer: non pas comme ça là si ça ressemble un peu trop à Matisse sans ironie et que je l’ai vu comme 10 000 fois ça m’intéresse pas très très. Mais non j’ai pas de critères au préalable faut pas n’avoir franchement faut se laisser surprendre, faut se laisser séduire et pis si ça marche pas bien on passe à autre chose
Question Nicholas: donc les critères pour vous c’est aimer ou pas aimer…est-ce que je peux dire ça de cette façon là?
Marc Mayer: non…oui bien oui c’est aussi fondamental que ça mais on apporte sa connaissance, son expérience d’avoir regardé l’art professionnellement depuis 30 ans c’est ça qu’on apporte et on dit oui ou on dit non ou on dit peut-être ou on dit…mais absolument pas et 3 ans après on dit mais c’est extraordinaire pourquoi j’ai pas aimé alors c’est très important de ne pas avoir de critères, de critères de qualité intellectuelle oui mais on peut pas le savoir tout de suite s’il y en a…
Intervention Nicholas: pourtant on parle de plus en plus de critères (excusez-moi ??..ce soir) pourtant on parle de plus en plus à propos de critères en ce moment dans le milieu et surtout quand on parle de lart actuel on parle de plus en plus…on définit de plus en plus les critères, parfois on ne veut pas les afficher mais il y en a…cette question de critères………
Marc Mayer: bien les critères normalement ça sort après. Et je dois dire aussi je ne suis pas tout seul avec ça là c’est une communauté c’est des gens avec qui on parle c’est des gens qui sont convaincants qui peuvent te dire « je sais que t’aimes pas ça Marc mais si tu pensais à ci pis à ça et si tu regardes cet aspect là de son travail elle là tu vas finir par comprendre; des fois OUI je finis par comprendre pis là j’ai compris et on se parle comme ça nous ici au Musée et on se parle… en tant qu’amateurs d’art contemporain là et on se parle justement …mais les critères de qualité là ça c’est tellement flou que oui on on explique pourquoi on a fait ce choix après d’avoir réalisé pourquoi l’œuvre était importante dans le contexte…on établi un contexte…bien c’est à dire que le contexte a été établi…on le trouve le contexte, mais d’imposer des critères comme ça ça ç’est très 19e siècle pour moi.
Chris Hand: merci de votre patience
Question, jeune femme: I feel that the museum is suppose to reflect the identity of a city and I don’t really see that reflected in here and I am just wondering, this question is for both of you, what are you doing to sort of include more cultural diversity within museum walls?
Marc Mayer: e…the cultural diversity …the inclusion of a cultural diversity really starts with a program as much as possible and yes it is something that we were thinking about it has never…it seems to me that this not been a particular burning issue here in Montréal..it was a very burning issue…on parle de la diversité culturelle et comment c’est réflété..nous on a…
Question jeune femme: could you please answer in english?
Marc Mayer: sure, we are trying to understand our audience but we are also none interested in making any qualitative compromises in the program in order to reflect the cultural diversity ot the city either I think that it is important to do however for exemple we are showing an artist next year from Brésil., a solo show of Vik Muniz I think is actually one of the more interesting artist on the international scene today and he is not from here and cultural diversity is a really tricky issue because there is an international scene where the cultural identity of the maker is something that comes in and out of fashion for those artists… I saw an exhibition in Mexico city for example by canadian artist from Vancouver about the specific culture of modernist architecture in Mexico which I thought was fascinating Vancouver which has always been very sight specific as a culture is now exporting their procedures and their aesthetic and imposing it, super imposing it on other cultures Stan Douglas did that with the german film industry etc . So I am not quite sure what you mean do we show artists of colour, yes we have…
Intervention jeune femme: I don’t really mean that I mean more like getting your visitors body in here like to..and people of all different neibour(?) in the city I mean this is very narrow part of Montréal that comes to the museums so its… I mean you are talking about getting people here and I am just wondering what you are doing to kind of…
Chris Hand: well they are one of the things that Marc said that he specified that the anglophones were not coming to the museums in enough numbers, you can discuss the % of anglophones…
Marc Mayer: you told me those words a numbers so now I can…
Chris Hand: but at which points it is there these are designed to get anglophones or these discussions or part of it was to get anglophones in. For my perspective yes cultural diversities is wonderful to do but Montréal really has only 2 cultures
Intervention de l’assistance: wo…wow that’s is very sad to hear, that’s really sad to hear…
Chris Hand: I am talking in terms of if you go to Toronto if you go to New York there are many many more cultures I am not saying they do not exist that they are not important but I am saying …..Montréal…………When I am saying major part of I moved here I say where are the blacks people?
Assistance & Marc Mayer: Where are you Chris, Where are you living Chris?
Chris Hand: on the Plateau..
Intervention femme (1) : …………………………...social backgroung
Chris Hand: What I am trying to do….
Marc Mayer: They are coming actually….I don’t think its true
Intervention femme (1) : I am not going to argue but I don’t agree with you
Intervention femme (2): I’am going to follow up on your question because actually this was one of my question……
Marc Mayer: There is no doubt we can do more
Intervention femme (2) : and Chris I have a comment for you………….
Marc Mayer: no I know what she means but she can mean one of many many different things
Intervention femme (2) : yes the other thing that through me off completly………..
Chris Hand: no I did not say that only….
Intervention femme (2) : 40% of the Montreal population…
Chris Hand: don’t have a voice
Intervention femme (2) : it is not about…
Chris Hand: Ma question, si tu penses que l’idée du Gouvernement pour la culture ce n’était ?? pas de soutenir les artistes mais pour le regard?? je suis complètement d’accord avec toi si tu dis mon blogue ? je veux que le Conseil du Canada disparaisse ….
Marc Mayer: Ah dis pas ça………
Chris Hand: … parce que je n’aime pas la job qu’il fait mais je suis contre l’idée que le Gouvernement soutienne les artistes mais je peux constater que ce qu’il fait, il le fait dans le bon sens, il y a toute sorte de choses qui ?manquent ?? and Yes……
Intervention femme (2) : or promote, or sell…… the work of artists is not….
Chris Hand: We are working within the context of a museum
Intervention femme (2) : even in Museum it is a choice
Chris Hand: and at wich point the Museum to me exist seeling culture it cost 8$ to get in the door.
Intervention femme (2) : not selling, not selling, effecting ways
Chris Hand: it costs 8$…..
Intervention femme (2) : I cannot answer to that….
Marc Mayer: I don’t think everybody is in agreement with you about this Chris… ….
Chris Hand: not the first time
Marc Mayer: howerver there are other models. Mais moi j’ai oublié complètement ce que vous m’avez dit au début là
Intervention femme (2) : the question about cultural diversities………………………….
Marc Mayer: There is a word that you have used…well we are looking for them……………plenty of white people were rally interested of seeing his work as well so its. …
Intervention: but France film (??)……………….to give a reading for this exposition
Marc Mayer: sure
Intervention femme (2) : which was in a way to give a reading for that exposition
Marc Mayer: That’s his theme….
Intervention femme (2) : and by the way…………………….
Marc Mayer: and we have actually little to do…………………
Intervention femme (2) : Thank you
Intervention femme (3) : It would be better if I would know what is margin so I could manage to understand what we are talking about Peut-être que quelqu’un peut m’expliquer, what is marging, la marge
Marc Mayer: c’est pas mon mot là…les marges…dans quelle…
Intervention femme: : défendez-vous pas là je fais juste essayer de comprendre.
Marc Mayer: C’était pas ma question alors…c’est peut-être Madame qui peut vous répondre? C’était son mot .
Intervention femme (3) : ma question en fait c’est bien…j’ai un peu de difficulté à m’exprimer de façon très très artistiquement peut-être compréhensible parce que je…
Marc Mayer: parlez simplement ça va vous aider….
Intervention femme (3) : oui bon c’est ça c’est ça que j’ai senti de votre part mais j’essayais de ma part que ce soit soutenu donc…en fait je me demandais comment on accorde de l’importance à un artiste qui veut pas signer son œuvre ou tout ce qu’il veut faire c’est faire, je sais qu’à Toronto ça marche beaucoup, des œuvres dénonciatrices, comme placarder des idées sur les murs, ou un peu à la Barbara Kruger je ne sais pas si vous connaissez? Mais pas en signant pas en disant moi je m’appelle Barbara, je suis connue et je suis en train de dénoncer la guerre ou un autre avec un rouge à lèvre et une bombe à côté je me rappelle pas très bien je pense que c’était dans ce musée-ci, puis je trouve que ce sont des éléments qui sont très intéressants mais qui se retrouvent aussi dans la vie de tous les jours mais qui ne se font par reconnaître nécessairement comme…
Marc Mayer: si vous voulez parler au grand public placardez à l’extérieur mais c’est pas la peine de placarder les murs du musée, là je comprends pas vraiment votre question…
Intervention femme (3) : non en fait ma question c’était pour savoir comment on peut valoriser cet art-là si vous parlez de désinstitutionnaliser l’art c’est aussi ça c’est aussi accepter l’art de la rue justement, mais pas l’art de la rue mais en fait oui l’art de la rue en fait tous les éléments qui rentrent en ligne de compte de « art » en fait le mot musée d’art contemporain c’est peut-être aussi pour ça que musée ça existe le mot musée pour limiter dans des portes mais l’art est désinstitutionnalisé selon moi jusqu’à un certain point… je ne sais pas c’était quoi ma question exactement donc…
Marc Mayer: personnellement, je vais répondre très personnellement ça m’intéresse pas tant que ça là moi ce qui m’intéresse c’est des artistes qui veulent parler au public en tant qu’artistes dans un contexte publique…
Intervention femme (3) : oui oui pour vous
Marc Mayer: et voilà alors… bon si vous voulez placarder…si c’est très intéressant, très intelligent on va espérer qu’il y a des œuvres qu’on peut déchirer du mur mais ce n’est pas moi qui va le faire là…
Chris Hand: actuellement le Whitney vient justement d’acheter 6 œuvres d’une artiste de rue du…..? et pourquoi elle s’est retrouvée au Whitney c’est parce que Jeffrey Deitch, Deitch Gallery à New York a découvert Sung? lui a dit je peux te représenter puis Jeffrey Deitch a vendu 6 œuvres…
Marc Mayer: c’est plus de l’art de la rue à ce moment là c’est la même chose avec Jean-Michel Basquiat quand il commence à vendre des tableaux à 20 000$ et maintenant c’est rendu à 5 millions c’est pas des œuvres qu’il faisait dans la rue lui c’était des poèmes qu’il mettait dans la rue et il a arrêté de faire ça parce que tout d’un coup il s’est retrouvé avec une carrière brillante en tant que plasticien. Alors on abandonne sa pratique finalement quand on rentre au musée dans ce domaine là justement alors ce paradoxe là…
Intervention femme (3) : oui mais il y a des limites dans la déinstitutionnalisation du musée dans le cadre d’un musée on peut pas… tu sais on peut pas…..
Marc Mayer: bien moi j’ai jamais parlé de désinstitutionnalisation du musée…
Intervention femme (3) : bien de Musée ou de galerie en fait Chris je sais pas…
Marc Mayer: c’est quelque chose dont je suis contre c’est très bien d’être une Institution merci!
Intervention femme (3) : ok c’est beau…bien j’avais comme pensé…
Marc Mayer: démystifier on avait dit
Intervention femme (3) : démystifier ok
Marc Mayer: c’est pas la même chose là, j’y crois aux Institutions vous y croyez pas vous?
Intervention femme (3) : oui bien en fait ça peut aider là s’il n’y en avait pas il n’y aurait comme pas de point fort pour réunir plein de petites formations autour là… mais c’est intéressant oui, il n’y aurait pas de marge
Marc Mayer: il n’y aurait pas de marge c’est très bien dit!
Intervention femme (4) : I am also a student …………………...braking from that tradition. That being said…
Marc Mayer: well being racist and sexist and patriarcal is kind of hard for us to do that I’d like you to eleborate a little bit instead of just insulting me
Intervention femme (4) : no I am not insulting you I said between both of you, I said the dialogue…
Marc Mayer: you mean the space between us was this insult come on please speak very acuratly about what you mean
Intervention femme (4) : I said the language…
Chris Hand: great unwashed…
Intervention femme (4) : great unwashed….
Marc Mayer: I don’t think it was used…
Chris Hand: greatwash was used…
Intervention femme (4) : I think you have to take responsability for the terms you use….
Marc Mayer: That’s what I am desesperate to hear
Intervention femme (4) : my question is ….
Marc Mayer: That has never been a problem for us actually
Chris Hand: it is a problem for me just because I have a gallery……
Intervention femme (4) : I am just referencing….
Marc Mayer: who is you?
Intervention femme (4) : you….
Marc Mayer: it was a joke….
Intervention femme (5) : je n’ai pas tout compris dans ce qui précède je ne suis pas parfaite bilingue….. mais cependant j’ai vécu à Montréal et je vis à Lyon actuellement où il y a une très belle Biennale d’art contemporain et cependant mon travail c’est de…j’écris de la poésie, j’essaie d’ouvrir les gens à la poésie ma question pour vous ce soir c’est savoir quelle est la part de la poésie dans l’art contemporain puisque ma recherche en fait consiste à comprendre comment les gens à qui j’ai affaire qui n’ont jamais eu affaire à un poème tout à coup se rendent compte que c’est pour eux et il n’y a pas de place tellement pour multiplier l’édition de la poésie, en tout cas moins en France qu’ici et puis qui la lit etc enfin il y a tout un questionnement qui peut rejoindre le questionnement l’art contemporain mais la poésie aujourd’hui ne sait plus tellement de quoi elle fait partie et ça lui laisse une certaine liberté mais un certain oubli aussi. Parmi mes interlocuteurs de la Biennale d’art contemporain j’ai eu affaire à une résistance par rapport à l’écriture; inconsciemment tous les événements artistiques privilégient la plastique par rapport à tout ce qui peut être plus fortement symbolique et interprété enfin je vais essayer d’abréger parce que…
Marc Mayer: peut-être une question …
Intervention femme: il y a quelque chose d’entendu d’avance qui me gêne dans le ton du discours sur l’art contemporain qui existe d’ailleurs peut-être dans les autres discours mais ce qui m’ennuie c’est que vous parlez d’un côté de l’émotion dont vous ne vous remettez pas pour parler du meilleur et moi c’est ça que je cherche c’est ce bouleversement, cette étincelle que je pense qu’on attend que même quelqu’un qui sait pas ce qu’est l’art contemporain va attendre de l’art contemporain et je comprends que contemporain veut pas dire forcément quelque chose d’ouvert mais qui s’oppose plutôt à quelque chose qui va passer dans la postérité c’est cette étincelle c’est cette rencontre qu’on cherche et qui vient en contradiction avec un discours complètement entendu d’avance sur l’art contemporain qui donne un ton alors… on n’est peut-être pas au courant de ce qu’est l’art contemporain, mettez-moi au courant, merci
Marc Mayer: venez souvent au Musée vous allez être au courant là nous…écoutez j’ai pas vraiment compris ce que vous voulez dire par…e……nous on parlait d’un système on parlait pas des œuvres elles-mêmes…
Intervention femme (5) : j’y suis au musée, j’y suis, j’y suis, j’y viens et j’y cours et je vais dans les galeries
Marc Mayer: …et vous avez des étincelles souvent?
Intervention femme (5) : bien sûr que j’ai des étincelles heureusement
Marc Mayer: …et des expériences émotionnelles?
Intervention femme (5) : J’ai des expériences et des étincelles mais il y a un décalage entre l’étincelle de la rencontre avec l’art que ce soit la poésie ou l’art contemporain qui circule et puis le discours excédé, entendu d’avance sur l’art contemporain et c’est là-dessus c’est contre…
Marc Mayer: c’est justement…j’ai dit exactement le contraire madame j’ai dit exactement le contraire moi ce soir…
Intervention femme (5) : non je ne parle pas de ce que vous dites non mais c’est une vraie question que je vous pose, je suis venue à un débat, je ne suis pas venue pour me renseigner simplement c’est vraiment une question avec laquelle je me lève le matin comment faire circuler cette étincelle en dehors des milieux où tout est entendu d’avance et je ne parle pas seulement du milieu de l’art contemporain mais pour le milieu de l’art contemporain quelqu’un a posé au tout début la question des valeurs vous ne cherchez pas les meilleures valeurs, mais je ne sais pas trop ce qu’on veut dire par valeur, vous cherchez les meilleurs artistes quand vous dites le meilleur, les meilleurs, I AM THE BEST et tout ça c’est entendu d’avance
Marc Mayer: prove it
Question: vous comprenez, you are the best et everybody is the best you understand what I mean?
Marc Mayer: j’ai perdu le fil de votre….
Intervention femme (5) : non c’est pas un discours fou c’est que je me souviens moi à New York avoir vu quelqu’un qui peignait des lettres de 3 mètres de haut sur de la tôle ondulée et c’était I am the best alors qu’est-ce que ça veut dire le meilleur, tout le monde veut le meilleur et c’est entendu d’avance cette histoire d’appréciation si tout est apprécié d’avance par des gens qui sont éduqués pour dans des circuits institutionnels tout ce que vous voulez, il n’y a pas la place pour l’étincelle. Dans les gens qui sont venus ce soir j’ai entendu qu’il y avait une recherche de l’étincelle que ce soit quand on parlait de la diversité culturelle ou quand on a parlé des jeunes qui veulent aussi participer à des programmes pour faire circuler ce qui pourrait ne pas avoir…bon voilà c’est pas maintenant…moi je pense à ça parce que je vais à la rencontre de plein de publics différents avec de la poésie et il y a un préjugé…
Marc Mayer: écoutez madame il faut poser une question maintenant, on vous a bien écouté, on vous a bien entendu..
Intervention femme (5) : non mais je ne suis pas venu pour poser des questions….
Marc Mayer: il y a d’autres personnes …
Intervention femme (5) : mais tout à fait
Marc Mayer: il y quelqu’un qui a décidé de désister…
Intervention femme (5) : non mais je peux me désister, je vous en pris….
Chris Hand: si je peux, c’est qu’elle pense que quand tu dis: « This is the best I can do » « c’est le meilleur que je peux faire » et de voir quelqu’un d’autre qui dit « ça c’est mon meilleur » moi je réalise que quand tu dis que ça c’est mon meilleur et ça c’est ce que je pense qui est le meilleur c’est pas à moi d’accepter ça…
Marc Mayer: l’art c’est pas un phénomène privé, personnel c’est un phénomène social et les artistes qui ne veulent pas montrer leurs œuvres moi ça m’intéresse pas des voir alors je comprends pas vraiment là où il y a un…
Chris Hand: non non non mais pour moi c’est une chose …quand tu dis « c’est le meilleur » c’est pas à moi à dire « Oh je suis d’accord avec toi » je peux comprendre ce que tu dis et moi je peux dire « je ne suis pas certain si je suis d’accord oui je suis d’accord ou non je suis complètement en désaccord » alors qu’il y a plusieurs best. Est-ce que je suis proche?
Marc Mayer: oui on espère d’exposer le plus souvent le plus grand nombre des best qu’on peut trouver
Chris Hand: pour moi c’est quelque chose de réaliser si quelqu’un dit: « c’est mon meilleur » ou « je suis le meilleur » c’est pas qu’il faut accepter, il faut toujours questionner et dans ce cas si tu questionnes, tout est bien
Intervention femme (5) : et il faut que la question soit ouverte aussi au public qu’elle ne soit pas réservée c’était ça ma question et parce qu’il y a trop de discours entendu sut l’art contemporain et ça me gêne.
Marc Mayer: bien écoutez c’est le discours qui fait vivre l’art écoutez…..
Intervention femme (5) : je n’ai rien contre le discours, je parle des discours entendus d’avance, c’est-à-dire les clichés, les préjugés, entendus d’avance….
Marc Mayer: oui moi j’en vois pas constamment, chaque génération essaie de poser une colle à la génération précédente pour voir…
Question: ce monsieur m’a répondu en disant qu’il fallait rester dans la question et pas vouloir des réponses à tout prix là-dessus. Je veux qu’on demeure dans l’étincelle de la question comme vous dites pour être au meilleur de ce qui peut exister, dans l’ouverture et dans le débat.
Intervention femme (6) : oui mais moi je trouve intéressant ce que la dame apporte ici, enfin moi ce que je comprends et ce que constate de l’art contemporain et de l’art moderne aussi c’est un art de discours c’est un art intellectuel d’abord, c’est l’étiquette première par rapport à d’autres…
Marc Mayer: pas toujours là…
Intervention femme (6) : enfin c’est mon impression en général c’est ce qui domine l’art contemporain c’est son explication intellectuelle c’est ce qu’on est capable d’en comprendre et si je saisis enfin les discussions qu’on a eu je l’oppose peut-être à quelque chose de ressenti et est-ce que cet art contemporain que vous voulez exposer pourrait devenir une fusion entre ce ressenti qui est peut-être plus spirituel qui n’est pas intellectuel et aussi un discours qui est fort intéressant aussi à certains égards enfin je cherche cette…
Marc Mayer: mais il ne faut pas parler de l’art contemporain comme si c’était un style ou si c’était une formule ou si c’était…l’art contemporain comme si c’était quelque chose qu’on pouvait définir non ça marche pas comme ça,
Intervention femme (6) : enfin moi…
Marc Mayer: il y a des artistes qui nous proposent des expériences complètement inédites qui n’ont rien à voir avec une réflexion intellectuelle qui sont purement esthétiques et c’est tellement purement esthétique qu’il faut se défendre de ça en en parlant avec un langage intellectuel alors il n’y a pas de formules, il n’y a pas de…je ne comprends vraiment pas ..de plus en plus quand on parle de l’art contemporain je perds un peu le fil du discours parce que je réalise qu’on parle pas de la même chose très souvent; moi je n’ai pas de préjugés….j’ai pas d’attente c’est quoi de l’art contemporain, c’est l’art qu’on fait actuellement aujourd’hui et j’attends toujours qu’on me surprenne j’arrive pas avec une proposition déjà faite dans ma tête pour surimposer sur toutes ces expériences là au contraire j’en veux pas.
Chris Hand: moi j’ai une définition très simple pour l’art pour moi c’est « si ça te fais penser: c’est l’art »
Marc Mayer: même pas, même pas je trouve que non, c’est bien trop restreint. Mais non à chacun son art franchement là…
Intervention femme (6) : à chacun son art en fait ce qui vous (nous?) intéresse c’est de savoir ce que vous voulez exposer…
Marc Mayer: si vous aimez pas l’art qui est fait aujourd’hui, il doit sûrement qui doit vous plaire puisque vous êtes là mais l’art contemporain il y a sûrement dans cet énorme amorphe domaine qui est l’art contemporain quelque chose qui vous plait qui vous donne vous madame derrière des étincelles c’est certainement pas le musée qui vous a pas empêché de faire ça ne vois pas le problème, je n’ai pas compris la controverse là-dedans…peut-être qu’il n’y en a pas en.
Intervention femme (6) : quelqu’un pourra compléter…
Intervention homme: my french is not so good. I heard that women just asking ….how do you define what is the best
Marc Mayer: I do not know until I see it ……………………………..I don’t want to have a defenition
Question Nicholas: je peux? ok c’est parce que je ne savais pas s’il était satisfait.
Je voulais juste simplement prolonger un peu la question précédente… de mon point de vue l’art contemporain c’est justement une question de perception. De mon point de vue parce qu’on a tellement de visions en ce moment c’est quoi l’art contemporain et chaque groupe essaie de défendre sa propre vision, de mon point de vue je pense que l’art contemporain c’est plutôt l’ouverture j’ai senti cette ouverture, j’ai l’impression qu’il y a une ouverture avec vous, avec votre vision, j’ai l’impression, je ne sais pas si je me trompe parce que quand même le musée d’art contemporain n’a pas une bonne réputation auprès du milieu des artistes, peut-être que je me trompe, vous pouvez me corriger, mais justement le Musée d’art contemporain a toujours été vu comme une institution très fermée. L’art contemporain c’est justement l’ouverture, c’est le pluralisme des idées, c’est le pluralisme des esthétiques différentes c’est ça l’art contemporain. Si on regarde les styles des siècles précédents, c’était toujours très très très restreints. Mais il faut faire une différence avec l’art institutionnel en ce moment, ça c’est une autre direction c’est qu’il est extrêmement extrêmement renfermé l’art institutionnel. C’est pour ça la question que ce serait peut-être bien de définir l’art contemporain et de le distinguer de l’art institutionnel. Donc c’est ça que je voulais dire. Je ne sais pas si c’est terminé ou non.
Moi je trouve que, je veux dire complètement autre chose. J’aime bien l’idée du 5 à 7 mais je pense qu’il serait intéressant de plus préciser les thématiques parce que j’ai l’impression aujourd’hui bof… parfois j’ai perdu le fil parce que vous avez parlé de toutes sortes de choses… peut-être d’avoir des thématiques très très précises et ça pourrait être beaucoup plus intéressant peut-être pour ne pas perdre ce fil quand on parle en fait. Mais je pense c’est une bonne idée les 5 à 7 je pense que beaucoup d’artistes et d’autres gens qui vont venir qui sont intéressés, pour discuter mais chaque fois ça pourrait être intéressant de choisir des thèmes beaucoup plus concrets.
Marc Mayer: …..oui bien…. oui…c’est une façon d’organiser ça mais je sais pas si ça va faire venir les gens plus si on va parler de l’art institutionnel ce soir et la semaine prochaine on va parler de l’art contemporain.
Pour répondre à votre proposition, je crois que…moi j’y crois pas à l’art institutionnel je sais pas ce que c’est, nous on pratique pas ça ici, ça n’existe pas dans ma tête, peut-être je suis très naïf là et l’art contemporain c’est l’art qui est fait par les artistes vivants aussi ça non plus ça n’a pas de définition alors juste pour répondre à ça…….. et d’ailleurs c’est pour pouvoir parler de ces positions là qu’on a organisé cette soirée et l’autre soirée…. on va en faire régulièrement parce que je crois que c’est important pour donner la chance aux gens de parler et de poser des questions à des gens…des décideurs, comme moi je ne cache pas que moi j’ai une responsabilité sociale de faire le tri sur ce qu’on voit en collaboration avec les conservateurs et les éducateurs et tout ça. Et je crois qu’au lieu de seulement donner la parole aux critiques que les gens, les amis du musée les gens qui viennent doivent eux aussi avoir la chance de pouvoir poser des questions, peut-être des questions difficiles en…on en a eu ce soir et si moi je moi me défends un peu violemment vous allez m’excuser, mais je crois que ce dialogue est important et j’espère qu’on va pouvoir continuer à faire ça…on va pas le faire à tous les mercredis mais j’apprécie beaucoup que vous soyez venus et que vous veniez au Musée d’art contemporain, c’est pour vous qu’on est là. Nous on sert le public, je dis toujours, on sert pas les artistes on sert le public et c’est en servant le public qu’on va finir par servir les artistes mais je sais qu’il y a beaucoup d’artistes ici ce soir et ça me fait un grand plaisir que vous soyez là et j’espère que vous allez revenir la prochaine fois qu’on fait quelque chose comme ça. Ça ne sera peut-être pas moi ou ça sera peut-être pas Chris mais si vous êtes d’accord je crois qu’on pourrait continuer la formule. Merci beaucoup d’être venus.
Back at the beginning of February I recieved a transcript of the French part of the public discussion I had with Marc Mayer back in November, I was initially waiting to get a complete transcript of the English part as well, and then reposting everything. But the best laid plans got waylaid by other things, so I'm posting the French transcripts of the question period, now.
I'd like to thank Christiane Jobin at CALQ and the person who did the transcript who wishes to remain anonymous.
If you'd like to listen along, click here to hear it, stream it, ogg vorbis [64:42 minutes, 59.2MB]
If you would like to hear and or read the other parts:
Face Off; Marc Mayer & Chris Hand in Discussion Part One
Face Off; Marc Mayer & Chris Hand the question period (transcript coming soon!)
Mise au jeu; Marc Mayer & Chris Hand en discussion.
FACE OFF 2 novembre 2005
PÉRIODE DE QUESTIONS
Question: Bonsoir, Maria de la Galerie La Centrale Powerhouse
D’abord j’ai une réflexion pour Chris et une question pour Marc Mayer j’aimerais te dire que pour moi la spéculation patrimoniale se fait dans tous les musées du Québec, dans tous les musées du monde dans toutes les galeries privées et avec tous les collectionneurs et moi je suis très fière d’appartenir au réseau de centres de diffusion parce que nous on ne fait pas de spéculation patrimoniale qui pour moi se traduit dans une spéculation des valeurs morales et c’est plus profond, c’est un problème de société. Moi j’aimerais laisser ça clair.
Je pense que le MAC par rapport à sa relation avec les publics, de démocratiser l’art contemporain, il y a un problème de partage des valeurs on va voir comment ça va se résoudre d’ici 10 ans.
Et puis pour Marc: moi j’aimerais savoir comment les valeurs institutionnelles du Musée d’art contemporain se sont transformées depuis votre arrivée par les choix de vos acquisitions, par les choix de vos expositions et par les choix de vos programmes éducatifs?
Marc Mayer: Pas du tout. Je suis venu ici parce que je croyais aux valeurs fondamentales de cette institution qui sont les valeurs que je partage et que la plupart de mes collègues dans le domaine…
Question Maria: quelles sont ces valeurs?
Marc Mayer: ……que c’est important de protéger et d’encourager la meilleure création actuelle c’est pour ça qu’on est là alors c’est la valeur fondamentale … je ne suis pas d’accord avec vous que c’est pour encourager les artistes qui vont nous sortir de la crise pétrolière ou qui vont nous aider à nous sortir de la crise des sans abris ou des choses comme ça, des valeurs morales et tout ça. Moi on m’a posé une question …je trouve ça très important c’est pour ça que je réponds..que je vais prendre un peu plus de temps…. une fois quand je suis allé au Power plant me proposer pour devenir le directeur de ce musée on m’a demandé quels sont les thèmes artistiques, quelles sont les idées qui vous vous inspirent dans la création actuelle et qu’est-ce que vous allez privilégier dans votre programme? J’ai dit « moi madame » excusez-moi c’était une dame qui m’a posé la question « moi je privilégie pas ça moi ce qui m’importe c’est de pouvoir exposer les meilleurs artistes c’est à eux à choisir leur sujet ce n’est pas à moi à choisir leur sujet moi je trouve les artistes, je veux trouver les artistes les plus importants qui ont quelque chose à dire ou qui ont quelque chose d’extraordinaire à nous montrer qui ont quelque chose mais ce n’est pas à moi à les meilleurs thèmes, les meilleurs propos je suis absolument contre ça
Maria: ok merci
Question étudiante de Concordia:
Je voulais juste savoir si…j’ai entendu la discussion que vous avez eue avant et vous avez dit qu’il y avait plusieurs étapes (…??subway??…) qu’il fallait suivre avant d’entrer dans le domaine des musées je voulais savoir si vous étiez intéressé par l’art contemporain qui est produit par les jeunes à Montréal et si ça vous intéresserait d’introduire peut-être une partie du musée qui exposerait l’art des jeunes à Montréal?
Marc Mayer: Bien dans jeunes vous voulez dire quels jeunes…parce que qu’on a…c’est la 2e exposition de suite qu’on fait de ce que moi j’estime des jeunes artistes là…
Question étudiante: je voulais dire des artistes qui commencent leur carrière pas des artistes déjà établis parce que…
Chris Hand: ça c’est ma job
Question étudiante: non mais juste parce que vous êtes intéressé de créer un nouveau Buzz ou quelque chose alors il me semble qu’il y a tant d’artistes qui travaillent à Montréal, il n’y a pas beaucoup d’artistes qui sont exposés dans le musée que nous connaissons.
Marc Mayer: oui on expose beaucoup de jeunes artistes mais il faut dire qu’on expose pas d’étudiants on expose des artistes professionnels pour la plupart là…
Chris Hand: non mais ça m’étonne car mon mandat c’est une première expo solo et si les musées disent ok on a assez d’argent on va faire ça, on a une petite salle de projection ..première exposition solo…I am out of a job…I don’t like that
Marc Mayer: et puis ce n’est pas notre rôle nous de découvrir des artistes ce n’est pas ce que je fais moi dans la vie ou ce que nos conservateurs font c’est vraiment le rôle… il y a toute une écologie qui est très sophistiquée ici à Montréal et très développée depuis longtemps pour que les gens commencent à s’exposer bon tranquillement dans des endroits publics et puis éventuellement peuvent se retrouver au musée qui se veut le panthéon de l’art québécois aussi mais oui… on expose aussi beaucoup de jeunes artistes l’exposition qu’on a actuellement Territoires urbains, ce sont des jeunes artistes à mon avis et c’est la deuxième exposition de suite d’ailleurs qu’on fait de ce type alors on le fait.
Question Clément Côté artiste:
Je n’ai pas compris ce que vous vouliez dire par des clients virtuels?
Marc Mayer: je ne pense pas que j’aie dit le mot client, visiteur
Chris Hand: visiteur virtuel
Marc Mayer: public virtuel
Chris Hand: public oui
Intervention Clément Côté: public virtuel oui
Virtuel excusez….C’est peut-être pas le bon terme, je l’ai dit plusieurs fois c’est les gens qui ne savent pas qui pourraient être amateur d’art contemporain et qui pourraient l’être très facilement qui ont toutes les capacités intellectuelles et culturelles pour apprécier une grande partie de la production artistique actuelle mais qui le savent pas parce qu’ils n’ont pas l’expérience ça rentre pas dans leurs moeurs c’est pas déjà …ça ne fait pas déjà partie de leurs mœurs encore
Intervention Clément Côté: C’est le mot alors je pense qui n’est pas bien choisi parce que le virtuel c’est déjà autre chose
Marc Mayer: oui c’est peut-être un anglicisme, je suis désolé de vous avoir confus comme ça là, potentiel voilà c’est bien meilleur
Question Clément: merci alors ça me va…c’est ça je pensais que vous aviez comme idée de développer l’art qui pourrait être vu sur internet pour les gens dans les régions et etc.
Marc Mayer: ah pas du tout
Intervention Clément Côté: non mais je pensais que c’était ça mais ça pourrait être une belle avenue quand même mais je pensais que c’était ça votre…. potentiel
Marc Mayer: Je suis certain qu’un de mes conservateurs va me proposer une exposition de ce type mais c’est pas moi qui…bon ce n’est pas quelque chose qui me passionne moi j’aime beaucoup voir les œuvres actuelles et non virtuelles. J’ai voulu dire le public potentiel merci Paulette pour cette correction.
Question André Paradis:
Je pense qu’on est tous d’accord pour dire que l’art contemporain pourrait prendre une plus grande place à Montréal et je pense que tous ceux qui sont ici le souhaitent. Il y a beaucoup d’intervenants quand même en arts contemporains, il y a les galeries alternatives, il y a les galeries privées, il y a les collectionneurs, il y a le musée, les galeries autogérées et j’en passe…
Marc Mayer: …et les autres musées
Intervention André Paradis: : …et les autres musées effectivement. Est-ce que vous avez des idées sur comment fédérer tout ce monde là pour qu’on puisse aller dans la même direction c’est-à-dire de faire connaître les créateurs québécois en art contemporain ?
Chris Hand: je pense que tu es dans la bonne direction déjà parce que pour moi quand je suis arrivé dans le monde des arts visuels ici à Montréal et au Québec il y a eu toutes sortes de barrières contre moi et j’applaudis
Marc Mayer: ah bien merci
Marc Mayer: de m’inviter ici à parler
Marc Mayer: …Marc
Chris Hand: Marc de m’inviter ici parce qu’il faut parler à du monde et sans parler il n’y a seulement des gossip and hearsay et avec les paroles c’est possible pour tout le monde d’aller dans la même piste. Ou s’il y a une piste que quelqu’un veut et une autre piste que quelqu’un d’autre veut c’est possible de discuter des différences.
Marc Mayer: oui je ne sais pas fédérer c’est quand même… pour moi c’est créer une espèce de bureaucratie …fédérer …dans ma tête
Chris Hand: oh non…
Marc Mayer: mais non je crois que c’est important que c’est une communauté poreuse, c’est peut-être encore un autre anglicisme là, mais qu’on est pas cloisonner finalement. Comme moi j’aime beaucoup…je vais très souvent voir Vox, les expositions qu’ils ont là parce que je ne suis jamais déçu et puis c’est juste à côté par exemple je peux y aller à l’heure du lunch et j’espère que les gens qui viennent au Musée en grand nombre vont dans les centres autogérés et vont dans les galeries privées aussi ça c’est aussi très important, il se passe des choses extraordinaires là aussi. Je pense que c’est une scène extraordinaire Montréal, c’est dynamique, il y a une créativité ici que j’ai pas vue ailleurs, la qualité je vous parle là pas non seulement l’énergie, il y a ça aussi, mais c’est surtout la qualité c’est une communauté très mature on peut dire? Ou mûre….?
Chris Hand: non mais pour moi c’est une chose que le gouvernement a bien fait et je parle du Gouvernement québécois ils ont installé
Marc Mayer: moui….
Chris Hand: des bourses et des choses comme ça où c’est possible d’être artiste et de devenir un bon artiste et c’est impossible n’importe où en Amérique du Nord sauf ici
Marc Mayer: oh bin sais pas non je ne veux pas… prendre…du…du..non
Chris Hand: il y a d’autres côtés du monde des arts visuels où ils ont laissé des choses tomber
Marc Mayer: Mais c’est les artistes qui ont fait ça eux-mêmes, c’est les artistes depuis les années 30 là qui demandent ça et qui revendiquent des droits d’exposition qui revendiquent le droit que Montréal ait sa propre scène artistique là ça date depuis longtemps le Gouvernement s’est réveillé au début des années 60, la révolution tranquille, mais très souvent on aime donner le crédit… de donner e…e…de dire chapeau au Gouvernement et moi je suis le premier à le faire parce que je suis aussi un peu un produit de ça aussi mais il faut pas oublier que c’est les artistes, la culture inhérente québécoise, canadienne qui a fait en sorte qu’on existe et que les institutions existent et tout ça maintenant il manque vraiment une population d’amateurs d’art qui veulent vivre avec de l’art. Écoutez le programme de prêt aux citoyens britanniques pour acheter des œuvres d’art, je trouve ça extraordinaire, c’est magnifique, le gouvernement Labour a commencé ce programme c’est géré par leur Conseil des Arts où on peut donner je crois 50% de la valeur jusqu’à 4 000 livres sterling ou quelque chose comme ça ou 2 000 livres sterling
Chris Hand: moi j’ai entendu quelque chose comme à peu près 10 000$
Marc Mayer: …pour encourager les gens d’arrêter d’acheter des posters et commencer à acheter des œuvres d’art actuel c’est quand même très très bien.
Fédéré…je pense qu’il ne faut pas essayer trop trop nous on le fait…dans les Musées on le fait on a des cartes de membres pour tous les musées, les touristes peuvent visiter tous les musées pour un forfait et tout ça mais je préférerais si ça pouvait être quelque chose de plus naturel de plus…qui nous ressemblerait un peu plus, une culture dynamique qui est très enthousiaste et qui va dire aux autres gens « écoutez il se passe des choses dans le domaine des arts visuels à Montréal arrête donc d’aller toujours au concert viens donc voir des musées toi tout de temps en temps là »
Chris Hand: il faut faire un Buzz
Marc Mayer: le buzz va se faire tout seul là….
Chris Hand: non jamais tout seul
Marc Mayer: non non le buzz va se faire tout seul il faut simplement en parler qu’il faut se faire un buzz et puis il faut avoir de quoi, il faut avoir une scène on l’a ce n’est pas ça qui manque je pense qu’il faut mettre un peu de pression sur les quotidiens de parler un peu plus de l’art contemporain à Montréal parce que c’est une grande scène énorme et on ne penserait pas à lire La Presse, Le Devoir, La Gazette, et compagnie là….
Chris Hand: Le Devoir a pas mal d’espace
Marc Mayer: C’est bien mais c’est pas assez, c’est pas assez là, c’était bien beau de voir le cahier pour Borduas ce week end c’était génial mais c’est jamais assez pour nous les amateurs d’art, c’est jamais assez à mais je pense qu’il y a lieu de le dire à Montréal notre scène est beaucoup plus grande qu’on pourrait penser
Question Nicholas:
En fait j’ai deux questions.
La première est très simple: Quel est votre budget annuel et quel est le % de ce budget qui va à l’organisation des expositions ? Pouvez-vous répondre à ça?
Marc Mayer: e…e…(soupir) la plupart je dirais.. notre budget annuel, bon,.. e… ça tourne autour de…c’est presque 10 millions de dollars mais dont environ 2.5 millions c’est la valeur des dons d’œuvres d’art qui nous sont données, on a une subvention du MCC qui tourne autour de 7.3 millions de dollars je crois et je dirais…bien c’est assez flou parce que…qu’est-ce que vous voulez dire qui va directement…parce qu’on fait presque exclusivement des expositions, on n’a très peu…
Intervention Nicholas: bon si vous avez 10 millions ça veut dire qu’il y a 10 millions pour….
Marc Mayer: mais ce n’est pas 10 millions, on a 10 millions global mais c’est pas de l’argent …c’est la valeur des dons alors en liquide l’enveloppe est à l’entour de 7.3 millions.
Question Nicholas: 7.3 millions donc c’est presque 7 millions dont vous disposez pour les expositions ou…?
Marc Mayer: oui…mais les salaires Paulette je m’excuse c’est le salaire des gens qui organisent des expositions alors ça revient au même.
Question Nicholas: mais je veux savoir parce que vous avez combien d’expositions par année et combien d’argent…?
Marc Mayer: on a trois plages par année et…par exemple actuellement on a 1-2-3-4-5 expositions en cours …ah! Oui il ne faut pas oublier le chauffage en? C’est très cher ici.
Question Nicholas: : mais c’est ça la question justement combien va aux expositions?
Marc Mayer: e…je dirais que c’est la moitié de ça mais ça dépend comment vous le calculez si vous séparez les salaires je dirais que c’est à l’entour de 1/3 de ça, qui va payer les montages, transport et compagnie
Intervention Nicholas: ok parfait. La 2e question est complètement différente en fait on parle de l’art contemporain mais très souvent on a des visions différentes de l’art contemporain
Marc Mayer: Chacun a sa propre vision.
Question Nicholas: c’est ça chacun… en plus dans les groupes aussi …je voudrais savoir.. mais premièrement est-ce que vous voyez les différences entre l’art contemporain et l’art actuel, une partie de la question…?
Marc Mayer: Mais c’est la même chose ça dans ma tête.
Question Nicholas: c’est la même chose pour vous ok. Ensuite je voudrais voir votre vision de l’art contemporain et je veux préciser si vous voyez les différences par exemple au niveau des disciplines pratiquées, au niveau du langage esthétique de l’artiste dans ce sens là, qu’est-ce que c’est pour vous l’art contemporain?
Marc Mayer: e…c’est une vaste question pour moi c’est…
Intervention Nicholas: C’est pour ça que j’ai précisé exactement parce que très souvent on pose ce type de question et je ne veux pas que vous restiez dans une vision générale si je précise, au niveau des disciplines pratiquées tout à l’heure vous parliez des installations, que vous aviez beaucoup d’installations…
Marc Mayer: oui, oui
Question Nicholas: Ok c’est ça, ça c’est les disciplines ensuite si vous pouviez préciser au niveau des disciplines au niveau du langage employé par les artistes, c’est quoi pour vous l’art contemporain, c’est quoi la différence pour vous entre l’art traditionnel, on en parle très souvent en ce moment et l’art contemporain, est-ce qu’il y a une différence et c’est quoi exactement pour vous la différence?
Marc Mayer: oh la différence bon oh c’est énorme, est-ce qu’on a 2 heures?
Chris Hand: moi, moi je peux répondre
Marc Mayer: non mais il ne t’a pas demandé quand même
Intervention Nicholas: c’est de M. Mayer que je voudrais la réponse svp
Marc Mayer: écoutez moi j’ai une perspective historique et j’ai une perspective intellectuelle et une perspective esthétique alors j’ai pas…je ne veux pas me donner…je ne veux pas dire…bon une anecdote: quand je suis arrivé à Buffalo le directeur m’a dit « écoute toi là tu es nouveau ça fait depuis 20 ans qu’on a rien fait en vidéo pourrais-tu nous monter une exposition de vidéo » j’ai dis je connais rien ça ne m’a jamais intéressé moi la vidéo mais j’ai dit écoute c’est ma première… il ne m’a pas dit « organise une exposition avec ces 5 artistes » il m’a dit « vidéo » en général, c’est le temps et j’ai fait une exposition de projection vidéo avec 6 artistes et qui m’a vraiment complètement emballée pendant 2 ans et j’ai étudié comme un fou pour un peu comprendre l’histoire la vidéo d’où ça sortait je suis devenu amateur de vidéo et je me suis intéressé spécifiquement à la vidéo de projection parce que je me suis dit ça c’est notre moment historique actuellement il y a quelque chose qui s’est passé quand on a inventé la projection. Mais un artiste peintre par exemple demain qui va complètement me troubler en me montrant quelque chose de très traditionnel mais d’une façon qui ne lâche pas bien je ne peux pas dire bien c’est parce que je suis expert en vidéo que je peux pas regarder ça. Ça c’est un problème que j’avais eu avec la génération précédente avant la mienne. J’ai travaillé avec des gens qui ont dit: « moi la peinture sais tu je comprends pas » J’ai dit comment tu peux dire ça je comprends pas. (je ne vous dirai pas avec qui j’avais cette conversation) « mais moi j’ai pas grandi avec ça j’ai grandi avec la sculpture, l’installation, la performance tout ça, la peinture c’est tellement ringard nous on ne regardait pas…on n’avait aucun intérêt pour la peinture » J’ai dit moi j’aime tout dans l’art j’aime tout, il faut tout aimer parce qu’on ne sait pas ce qui nous attend si la prochaine génération se met à peindre et se met à faire des aquarelles toi tu vas avoir l’air bin fin avec ta carrière d’expert en arts contemporain tu vas rien comprendre tu vas être complètement obsolète là, faut rester vraiment actuel, faut comprendre ce qui se passe d’un point de vue historique, faut essayer de comprendre pourquoi les meilleurs artistes de cette génération travaillent dans un domaine … il y a quand même une raison pour ça c’est une réaction peut-être à la génération précédente. Nous, moi je dois dire que les conservateurs de ce musée m’impressionnent beaucoup, parce qu’ils ne se sont jamais fait planter par une génération qu’ils n’ont pas comprise et la preuve c’est les 2 expositions de suite qu’on a ici actuellement au Musée celle de Réal là Territoire urbain, c’est des jeunes artistes qui sont pas de sa génération je crois qu’il a tout compris dans ce travail là et ça ça m’impressionne toujours des gens très flexibles qui ne sont pas restés pris dans les idées et les fantaisies de leur génération ça c’est très important. Alors pour toutes ces raisons là je me donne pas de… je me donne pas de…de…de techniques comme… je… je veux pas me dire que je vais expert en ci et pas en ça, il faut rester très très flexible et c’est le plaisir de l’art contemporain c’est le vraiment casse-tête constant de dire …les gens quand qui me disent « mais je comprends rien » bin oui mais moi ça m’a pris 2 ans moi à le comprendre je comprends que tu comprends rien moi non plus j’ai rien compris à prime abord quand j’ai vu ça la première fois c’est pour ça que j’aime ça c’est thrilling.
Chris Hand: et moi, dans la suite, si tu vois pas une différence entre voir l’art contemporain dans les sculptures, les installations, les vidéos n’importe quoi etc. dans mon cas pourquoi tu peux pas voir de différences dans le domaine culturel avec la musique ou avec les livres si tout est ouvert (??)
Marc Mayer: non je crois que c’est des cultures différentes Chris. Je crois et ça…..non c’est intéressant. C’est quoi la différence entre la photo et la photo mon Dieu que c’est un casse-tête. Je travaillais dans un Musée à Buffalo qui est à côté d’une ville, Rochester qui avait le Musée de la photo et j’étais la 2e génération de conservateur qui leur disait «mais bon il faut quand même collectionner des photos vous avez 2 millions de dollars par année pour dépenser vous achetez pas de photos « oui mais on veut pas dédoubler la collection qu’il y a à Rochester ça prend une heure pour y aller » non mais ce n’est pas la même chose, la photo à Rochester dans l’histoire de la photographie c’est très restreint, nous on vous parle de photo qui est faite par des artistes plasticiens qui ont choisi la photo un bon jour mais qui ont étudié la peinture et l’installation etc. et c’est 2 cultures différentes deux histoires différentes il faut comprendre la différence c’est pas facile la différence entre la photo et la photo. Mais la différence entre Britney Spears et Pascale Grandmaison on va aller prendre un verre ensemble et je vais te l’expliquer un bon jour là. Je crois que c’est des cultures différentes et la culture qui est encrée dans l’histoire de l’art qui veut parler dans cette tradition là imaginez un vidéaste ça bouge, il y a du son, il y a des images mais qui part dans une tradition où ça bougeait pas…
Chris Hand: et combien de vidéastes ont débuté leur carrière en faisant des vidéos pour Britney Sprears ou des gens comme ça
Marc Mayer: il y en a beaucoup qui ont abandonné en pour le faire à temps plein parce que Britney paye mon dieu seigneur…non c’est des différentes cultures ça je ne pense pas qu’il faut …bon il y a des côtés flous là dedans mais il y a de la musique populaire… les artistes ça lit ça écoute la musique ça va au théâtre ils ont des opinions sur la science
Chris Hand: il y a 200 ans la musique classique était de la musique populaire
Marc Mayer: oui…..
Chris Hand: et dans ce cas-ci…
Marc Mayer: oui mais c’est pas le même contexte c’est des gens qui veulent parler dans un contexte muséal, dans un contexte de galerie, dans un contexte public ou c’est pour présenter une expérience visuelle…
Chris Hand: oui mais pour moi c’est possible de retourner…
Marc Mayer: ou une expérience qui est pas visuelle mais dans le contexte historique d’une culture visuelle…
Chris Hand: c’est possible de retourner à des racines ou tout le monde a accepté n’importe quelle culture ils n’ont pas mis des portes « ça c’est trop compliqué pour moi ». Ça je veux pas voir...il y a 200, il y a 50 ans, tout le monde était ouvert c’est possible...si t’es aller voir Signing in the rain, il y a de la danse moderne…hello….
Marc Mayer: ouais mais Signing in the rain tu l’as vu 2-3 fois là… moi j’aime ça l’art compliqué, j’aime ça pas comprendre, j’aime ça quand ça me tracasse là qu’est-ce qu’il y a que j’aime pas là-dedans, pourquoi j’aime pas ça, si je le sais pas pourquoi c’est parce que j’ai pas complètement compris si je le sais tout de suite pourquoi j’aime pas ça bien là on passe à autre chose …mais je vais dîner là prochainement là avec une artiste qui vit à Montréal dont travail ça m’énervait j’aimais pas ça j’étais contre ça, pendant des années, et tout d’un coup, c’est Jessica Stockholder, tout d’un coup je me suis réveillé et je me suis dit écoute, c’est vraiment très fort ce qu’elle fait, c’est très bon, c’est une intellectuelle cette artiste, c’est quelqu’un qui a pensé à l’histoire de l’art qui a un propos, on peut lire ses installations c’est génial, ça m’a pris trois ans j’aime ça moi c’est pour ça…
Chris Hand: c’est possible aussi de prendre trois ans pour comprendre des œuvres de musique populaire et aussi…
Marc Mayer: non non on aime ça tout de suite…pardon on a une autre question ici
Intervention Nicholas: est-ce que je peux juste finir excusez-moi….
Marc Mayer: oh pardon, elle va être courte en parce je crois qu’il y a d’autres personnes…
Question Nicholas: oui je serai très rapide, est-ce que vous avez des critères en fait si par exemple si prenez juste un exemple pour vous la peinture ok est-ce que vous avez des critères est-ce que pouvez distinguer ceci est de l’art actuel, ceci non c’est plus traditionnel est-ce que vous avez des critères à vous…s’il y en a…
Marc Mayer: non pas comme ça là si ça ressemble un peu trop à Matisse sans ironie et que je l’ai vu comme 10 000 fois ça m’intéresse pas très très. Mais non j’ai pas de critères au préalable faut pas n’avoir franchement faut se laisser surprendre, faut se laisser séduire et pis si ça marche pas bien on passe à autre chose
Question Nicholas: donc les critères pour vous c’est aimer ou pas aimer…est-ce que je peux dire ça de cette façon là?
Marc Mayer: non…oui bien oui c’est aussi fondamental que ça mais on apporte sa connaissance, son expérience d’avoir regardé l’art professionnellement depuis 30 ans c’est ça qu’on apporte et on dit oui ou on dit non ou on dit peut-être ou on dit…mais absolument pas et 3 ans après on dit mais c’est extraordinaire pourquoi j’ai pas aimé alors c’est très important de ne pas avoir de critères, de critères de qualité intellectuelle oui mais on peut pas le savoir tout de suite s’il y en a…
Intervention Nicholas: pourtant on parle de plus en plus de critères (excusez-moi ??..ce soir) pourtant on parle de plus en plus à propos de critères en ce moment dans le milieu et surtout quand on parle de lart actuel on parle de plus en plus…on définit de plus en plus les critères, parfois on ne veut pas les afficher mais il y en a…cette question de critères………
Marc Mayer: bien les critères normalement ça sort après. Et je dois dire aussi je ne suis pas tout seul avec ça là c’est une communauté c’est des gens avec qui on parle c’est des gens qui sont convaincants qui peuvent te dire « je sais que t’aimes pas ça Marc mais si tu pensais à ci pis à ça et si tu regardes cet aspect là de son travail elle là tu vas finir par comprendre; des fois OUI je finis par comprendre pis là j’ai compris et on se parle comme ça nous ici au Musée et on se parle… en tant qu’amateurs d’art contemporain là et on se parle justement …mais les critères de qualité là ça c’est tellement flou que oui on on explique pourquoi on a fait ce choix après d’avoir réalisé pourquoi l’œuvre était importante dans le contexte…on établi un contexte…bien c’est à dire que le contexte a été établi…on le trouve le contexte, mais d’imposer des critères comme ça ça ç’est très 19e siècle pour moi.
Chris Hand: merci de votre patience
Question, jeune femme: I feel that the museum is suppose to reflect the identity of a city and I don’t really see that reflected in here and I am just wondering, this question is for both of you, what are you doing to sort of include more cultural diversity within museum walls?
Marc Mayer: e…the cultural diversity …the inclusion of a cultural diversity really starts with a program as much as possible and yes it is something that we were thinking about it has never…it seems to me that this not been a particular burning issue here in Montréal..it was a very burning issue…on parle de la diversité culturelle et comment c’est réflété..nous on a…
Question jeune femme: could you please answer in english?
Marc Mayer: sure, we are trying to understand our audience but we are also none interested in making any qualitative compromises in the program in order to reflect the cultural diversity ot the city either I think that it is important to do however for exemple we are showing an artist next year from Brésil., a solo show of Vik Muniz I think is actually one of the more interesting artist on the international scene today and he is not from here and cultural diversity is a really tricky issue because there is an international scene where the cultural identity of the maker is something that comes in and out of fashion for those artists… I saw an exhibition in Mexico city for example by canadian artist from Vancouver about the specific culture of modernist architecture in Mexico which I thought was fascinating Vancouver which has always been very sight specific as a culture is now exporting their procedures and their aesthetic and imposing it, super imposing it on other cultures Stan Douglas did that with the german film industry etc . So I am not quite sure what you mean do we show artists of colour, yes we have…
Intervention jeune femme: I don’t really mean that I mean more like getting your visitors body in here like to..and people of all different neibour(?) in the city I mean this is very narrow part of Montréal that comes to the museums so its… I mean you are talking about getting people here and I am just wondering what you are doing to kind of…
Chris Hand: well they are one of the things that Marc said that he specified that the anglophones were not coming to the museums in enough numbers, you can discuss the % of anglophones…
Marc Mayer: you told me those words a numbers so now I can…
Chris Hand: but at which points it is there these are designed to get anglophones or these discussions or part of it was to get anglophones in. For my perspective yes cultural diversities is wonderful to do but Montréal really has only 2 cultures
Intervention de l’assistance: wo…wow that’s is very sad to hear, that’s really sad to hear…
Chris Hand: I am talking in terms of if you go to Toronto if you go to New York there are many many more cultures I am not saying they do not exist that they are not important but I am saying …..Montréal…………When I am saying major part of I moved here I say where are the blacks people?
Assistance & Marc Mayer: Where are you Chris, Where are you living Chris?
Chris Hand: on the Plateau..
Intervention femme (1) : …………………………...social backgroung
Chris Hand: What I am trying to do….
Marc Mayer: They are coming actually….I don’t think its true
Intervention femme (1) : I am not going to argue but I don’t agree with you
Intervention femme (2): I’am going to follow up on your question because actually this was one of my question……
Marc Mayer: There is no doubt we can do more
Intervention femme (2) : and Chris I have a comment for you………….
Marc Mayer: no I know what she means but she can mean one of many many different things
Intervention femme (2) : yes the other thing that through me off completly………..
Chris Hand: no I did not say that only….
Intervention femme (2) : 40% of the Montreal population…
Chris Hand: don’t have a voice
Intervention femme (2) : it is not about…
Chris Hand: Ma question, si tu penses que l’idée du Gouvernement pour la culture ce n’était ?? pas de soutenir les artistes mais pour le regard?? je suis complètement d’accord avec toi si tu dis mon blogue ? je veux que le Conseil du Canada disparaisse ….
Marc Mayer: Ah dis pas ça………
Chris Hand: … parce que je n’aime pas la job qu’il fait mais je suis contre l’idée que le Gouvernement soutienne les artistes mais je peux constater que ce qu’il fait, il le fait dans le bon sens, il y a toute sorte de choses qui ?manquent ?? and Yes……
Intervention femme (2) : or promote, or sell…… the work of artists is not….
Chris Hand: We are working within the context of a museum
Intervention femme (2) : even in Museum it is a choice
Chris Hand: and at wich point the Museum to me exist seeling culture it cost 8$ to get in the door.
Intervention femme (2) : not selling, not selling, effecting ways
Chris Hand: it costs 8$…..
Intervention femme (2) : I cannot answer to that….
Marc Mayer: I don’t think everybody is in agreement with you about this Chris… ….
Chris Hand: not the first time
Marc Mayer: howerver there are other models. Mais moi j’ai oublié complètement ce que vous m’avez dit au début là
Intervention femme (2) : the question about cultural diversities………………………….
Marc Mayer: There is a word that you have used…well we are looking for them……………plenty of white people were rally interested of seeing his work as well so its. …
Intervention: but France film (??)……………….to give a reading for this exposition
Marc Mayer: sure
Intervention femme (2) : which was in a way to give a reading for that exposition
Marc Mayer: That’s his theme….
Intervention femme (2) : and by the way…………………….
Marc Mayer: and we have actually little to do…………………
Intervention femme (2) : Thank you
Intervention femme (3) : It would be better if I would know what is margin so I could manage to understand what we are talking about Peut-être que quelqu’un peut m’expliquer, what is marging, la marge
Marc Mayer: c’est pas mon mot là…les marges…dans quelle…
Intervention femme: : défendez-vous pas là je fais juste essayer de comprendre.
Marc Mayer: C’était pas ma question alors…c’est peut-être Madame qui peut vous répondre? C’était son mot .
Intervention femme (3) : ma question en fait c’est bien…j’ai un peu de difficulté à m’exprimer de façon très très artistiquement peut-être compréhensible parce que je…
Marc Mayer: parlez simplement ça va vous aider….
Intervention femme (3) : oui bon c’est ça c’est ça que j’ai senti de votre part mais j’essayais de ma part que ce soit soutenu donc…en fait je me demandais comment on accorde de l’importance à un artiste qui veut pas signer son œuvre ou tout ce qu’il veut faire c’est faire, je sais qu’à Toronto ça marche beaucoup, des œuvres dénonciatrices, comme placarder des idées sur les murs, ou un peu à la Barbara Kruger je ne sais pas si vous connaissez? Mais pas en signant pas en disant moi je m’appelle Barbara, je suis connue et je suis en train de dénoncer la guerre ou un autre avec un rouge à lèvre et une bombe à côté je me rappelle pas très bien je pense que c’était dans ce musée-ci, puis je trouve que ce sont des éléments qui sont très intéressants mais qui se retrouvent aussi dans la vie de tous les jours mais qui ne se font par reconnaître nécessairement comme…
Marc Mayer: si vous voulez parler au grand public placardez à l’extérieur mais c’est pas la peine de placarder les murs du musée, là je comprends pas vraiment votre question…
Intervention femme (3) : non en fait ma question c’était pour savoir comment on peut valoriser cet art-là si vous parlez de désinstitutionnaliser l’art c’est aussi ça c’est aussi accepter l’art de la rue justement, mais pas l’art de la rue mais en fait oui l’art de la rue en fait tous les éléments qui rentrent en ligne de compte de « art » en fait le mot musée d’art contemporain c’est peut-être aussi pour ça que musée ça existe le mot musée pour limiter dans des portes mais l’art est désinstitutionnalisé selon moi jusqu’à un certain point… je ne sais pas c’était quoi ma question exactement donc…
Marc Mayer: personnellement, je vais répondre très personnellement ça m’intéresse pas tant que ça là moi ce qui m’intéresse c’est des artistes qui veulent parler au public en tant qu’artistes dans un contexte publique…
Intervention femme (3) : oui oui pour vous
Marc Mayer: et voilà alors… bon si vous voulez placarder…si c’est très intéressant, très intelligent on va espérer qu’il y a des œuvres qu’on peut déchirer du mur mais ce n’est pas moi qui va le faire là…
Chris Hand: actuellement le Whitney vient justement d’acheter 6 œuvres d’une artiste de rue du…..? et pourquoi elle s’est retrouvée au Whitney c’est parce que Jeffrey Deitch, Deitch Gallery à New York a découvert Sung? lui a dit je peux te représenter puis Jeffrey Deitch a vendu 6 œuvres…
Marc Mayer: c’est plus de l’art de la rue à ce moment là c’est la même chose avec Jean-Michel Basquiat quand il commence à vendre des tableaux à 20 000$ et maintenant c’est rendu à 5 millions c’est pas des œuvres qu’il faisait dans la rue lui c’était des poèmes qu’il mettait dans la rue et il a arrêté de faire ça parce que tout d’un coup il s’est retrouvé avec une carrière brillante en tant que plasticien. Alors on abandonne sa pratique finalement quand on rentre au musée dans ce domaine là justement alors ce paradoxe là…
Intervention femme (3) : oui mais il y a des limites dans la déinstitutionnalisation du musée dans le cadre d’un musée on peut pas… tu sais on peut pas…..
Marc Mayer: bien moi j’ai jamais parlé de désinstitutionnalisation du musée…
Intervention femme (3) : bien de Musée ou de galerie en fait Chris je sais pas…
Marc Mayer: c’est quelque chose dont je suis contre c’est très bien d’être une Institution merci!
Intervention femme (3) : ok c’est beau…bien j’avais comme pensé…
Marc Mayer: démystifier on avait dit
Intervention femme (3) : démystifier ok
Marc Mayer: c’est pas la même chose là, j’y crois aux Institutions vous y croyez pas vous?
Intervention femme (3) : oui bien en fait ça peut aider là s’il n’y en avait pas il n’y aurait comme pas de point fort pour réunir plein de petites formations autour là… mais c’est intéressant oui, il n’y aurait pas de marge
Marc Mayer: il n’y aurait pas de marge c’est très bien dit!
Intervention femme (4) : I am also a student …………………...braking from that tradition. That being said…
Marc Mayer: well being racist and sexist and patriarcal is kind of hard for us to do that I’d like you to eleborate a little bit instead of just insulting me
Intervention femme (4) : no I am not insulting you I said between both of you, I said the dialogue…
Marc Mayer: you mean the space between us was this insult come on please speak very acuratly about what you mean
Intervention femme (4) : I said the language…
Chris Hand: great unwashed…
Intervention femme (4) : great unwashed….
Marc Mayer: I don’t think it was used…
Chris Hand: greatwash was used…
Intervention femme (4) : I think you have to take responsability for the terms you use….
Marc Mayer: That’s what I am desesperate to hear
Intervention femme (4) : my question is ….
Marc Mayer: That has never been a problem for us actually
Chris Hand: it is a problem for me just because I have a gallery……
Intervention femme (4) : I am just referencing….
Marc Mayer: who is you?
Intervention femme (4) : you….
Marc Mayer: it was a joke….
Intervention femme (5) : je n’ai pas tout compris dans ce qui précède je ne suis pas parfaite bilingue….. mais cependant j’ai vécu à Montréal et je vis à Lyon actuellement où il y a une très belle Biennale d’art contemporain et cependant mon travail c’est de…j’écris de la poésie, j’essaie d’ouvrir les gens à la poésie ma question pour vous ce soir c’est savoir quelle est la part de la poésie dans l’art contemporain puisque ma recherche en fait consiste à comprendre comment les gens à qui j’ai affaire qui n’ont jamais eu affaire à un poème tout à coup se rendent compte que c’est pour eux et il n’y a pas de place tellement pour multiplier l’édition de la poésie, en tout cas moins en France qu’ici et puis qui la lit etc enfin il y a tout un questionnement qui peut rejoindre le questionnement l’art contemporain mais la poésie aujourd’hui ne sait plus tellement de quoi elle fait partie et ça lui laisse une certaine liberté mais un certain oubli aussi. Parmi mes interlocuteurs de la Biennale d’art contemporain j’ai eu affaire à une résistance par rapport à l’écriture; inconsciemment tous les événements artistiques privilégient la plastique par rapport à tout ce qui peut être plus fortement symbolique et interprété enfin je vais essayer d’abréger parce que…
Marc Mayer: peut-être une question …
Intervention femme: il y a quelque chose d’entendu d’avance qui me gêne dans le ton du discours sur l’art contemporain qui existe d’ailleurs peut-être dans les autres discours mais ce qui m’ennuie c’est que vous parlez d’un côté de l’émotion dont vous ne vous remettez pas pour parler du meilleur et moi c’est ça que je cherche c’est ce bouleversement, cette étincelle que je pense qu’on attend que même quelqu’un qui sait pas ce qu’est l’art contemporain va attendre de l’art contemporain et je comprends que contemporain veut pas dire forcément quelque chose d’ouvert mais qui s’oppose plutôt à quelque chose qui va passer dans la postérité c’est cette étincelle c’est cette rencontre qu’on cherche et qui vient en contradiction avec un discours complètement entendu d’avance sur l’art contemporain qui donne un ton alors… on n’est peut-être pas au courant de ce qu’est l’art contemporain, mettez-moi au courant, merci
Marc Mayer: venez souvent au Musée vous allez être au courant là nous…écoutez j’ai pas vraiment compris ce que vous voulez dire par…e……nous on parlait d’un système on parlait pas des œuvres elles-mêmes…
Intervention femme (5) : j’y suis au musée, j’y suis, j’y suis, j’y viens et j’y cours et je vais dans les galeries
Marc Mayer: …et vous avez des étincelles souvent?
Intervention femme (5) : bien sûr que j’ai des étincelles heureusement
Marc Mayer: …et des expériences émotionnelles?
Intervention femme (5) : J’ai des expériences et des étincelles mais il y a un décalage entre l’étincelle de la rencontre avec l’art que ce soit la poésie ou l’art contemporain qui circule et puis le discours excédé, entendu d’avance sur l’art contemporain et c’est là-dessus c’est contre…
Marc Mayer: c’est justement…j’ai dit exactement le contraire madame j’ai dit exactement le contraire moi ce soir…
Intervention femme (5) : non je ne parle pas de ce que vous dites non mais c’est une vraie question que je vous pose, je suis venue à un débat, je ne suis pas venue pour me renseigner simplement c’est vraiment une question avec laquelle je me lève le matin comment faire circuler cette étincelle en dehors des milieux où tout est entendu d’avance et je ne parle pas seulement du milieu de l’art contemporain mais pour le milieu de l’art contemporain quelqu’un a posé au tout début la question des valeurs vous ne cherchez pas les meilleures valeurs, mais je ne sais pas trop ce qu’on veut dire par valeur, vous cherchez les meilleurs artistes quand vous dites le meilleur, les meilleurs, I AM THE BEST et tout ça c’est entendu d’avance
Marc Mayer: prove it
Question: vous comprenez, you are the best et everybody is the best you understand what I mean?
Marc Mayer: j’ai perdu le fil de votre….
Intervention femme (5) : non c’est pas un discours fou c’est que je me souviens moi à New York avoir vu quelqu’un qui peignait des lettres de 3 mètres de haut sur de la tôle ondulée et c’était I am the best alors qu’est-ce que ça veut dire le meilleur, tout le monde veut le meilleur et c’est entendu d’avance cette histoire d’appréciation si tout est apprécié d’avance par des gens qui sont éduqués pour dans des circuits institutionnels tout ce que vous voulez, il n’y a pas la place pour l’étincelle. Dans les gens qui sont venus ce soir j’ai entendu qu’il y avait une recherche de l’étincelle que ce soit quand on parlait de la diversité culturelle ou quand on a parlé des jeunes qui veulent aussi participer à des programmes pour faire circuler ce qui pourrait ne pas avoir…bon voilà c’est pas maintenant…moi je pense à ça parce que je vais à la rencontre de plein de publics différents avec de la poésie et il y a un préjugé…
Marc Mayer: écoutez madame il faut poser une question maintenant, on vous a bien écouté, on vous a bien entendu..
Intervention femme (5) : non mais je ne suis pas venu pour poser des questions….
Marc Mayer: il y a d’autres personnes …
Intervention femme (5) : mais tout à fait
Marc Mayer: il y quelqu’un qui a décidé de désister…
Intervention femme (5) : non mais je peux me désister, je vous en pris….
Chris Hand: si je peux, c’est qu’elle pense que quand tu dis: « This is the best I can do » « c’est le meilleur que je peux faire » et de voir quelqu’un d’autre qui dit « ça c’est mon meilleur » moi je réalise que quand tu dis que ça c’est mon meilleur et ça c’est ce que je pense qui est le meilleur c’est pas à moi d’accepter ça…
Marc Mayer: l’art c’est pas un phénomène privé, personnel c’est un phénomène social et les artistes qui ne veulent pas montrer leurs œuvres moi ça m’intéresse pas des voir alors je comprends pas vraiment là où il y a un…
Chris Hand: non non non mais pour moi c’est une chose …quand tu dis « c’est le meilleur » c’est pas à moi à dire « Oh je suis d’accord avec toi » je peux comprendre ce que tu dis et moi je peux dire « je ne suis pas certain si je suis d’accord oui je suis d’accord ou non je suis complètement en désaccord » alors qu’il y a plusieurs best. Est-ce que je suis proche?
Marc Mayer: oui on espère d’exposer le plus souvent le plus grand nombre des best qu’on peut trouver
Chris Hand: pour moi c’est quelque chose de réaliser si quelqu’un dit: « c’est mon meilleur » ou « je suis le meilleur » c’est pas qu’il faut accepter, il faut toujours questionner et dans ce cas si tu questionnes, tout est bien
Intervention femme (5) : et il faut que la question soit ouverte aussi au public qu’elle ne soit pas réservée c’était ça ma question et parce qu’il y a trop de discours entendu sut l’art contemporain et ça me gêne.
Marc Mayer: bien écoutez c’est le discours qui fait vivre l’art écoutez…..
Intervention femme (5) : je n’ai rien contre le discours, je parle des discours entendus d’avance, c’est-à-dire les clichés, les préjugés, entendus d’avance….
Marc Mayer: oui moi j’en vois pas constamment, chaque génération essaie de poser une colle à la génération précédente pour voir…
Question: ce monsieur m’a répondu en disant qu’il fallait rester dans la question et pas vouloir des réponses à tout prix là-dessus. Je veux qu’on demeure dans l’étincelle de la question comme vous dites pour être au meilleur de ce qui peut exister, dans l’ouverture et dans le débat.
Intervention femme (6) : oui mais moi je trouve intéressant ce que la dame apporte ici, enfin moi ce que je comprends et ce que constate de l’art contemporain et de l’art moderne aussi c’est un art de discours c’est un art intellectuel d’abord, c’est l’étiquette première par rapport à d’autres…
Marc Mayer: pas toujours là…
Intervention femme (6) : enfin c’est mon impression en général c’est ce qui domine l’art contemporain c’est son explication intellectuelle c’est ce qu’on est capable d’en comprendre et si je saisis enfin les discussions qu’on a eu je l’oppose peut-être à quelque chose de ressenti et est-ce que cet art contemporain que vous voulez exposer pourrait devenir une fusion entre ce ressenti qui est peut-être plus spirituel qui n’est pas intellectuel et aussi un discours qui est fort intéressant aussi à certains égards enfin je cherche cette…
Marc Mayer: mais il ne faut pas parler de l’art contemporain comme si c’était un style ou si c’était une formule ou si c’était…l’art contemporain comme si c’était quelque chose qu’on pouvait définir non ça marche pas comme ça,
Intervention femme (6) : enfin moi…
Marc Mayer: il y a des artistes qui nous proposent des expériences complètement inédites qui n’ont rien à voir avec une réflexion intellectuelle qui sont purement esthétiques et c’est tellement purement esthétique qu’il faut se défendre de ça en en parlant avec un langage intellectuel alors il n’y a pas de formules, il n’y a pas de…je ne comprends vraiment pas ..de plus en plus quand on parle de l’art contemporain je perds un peu le fil du discours parce que je réalise qu’on parle pas de la même chose très souvent; moi je n’ai pas de préjugés….j’ai pas d’attente c’est quoi de l’art contemporain, c’est l’art qu’on fait actuellement aujourd’hui et j’attends toujours qu’on me surprenne j’arrive pas avec une proposition déjà faite dans ma tête pour surimposer sur toutes ces expériences là au contraire j’en veux pas.
Chris Hand: moi j’ai une définition très simple pour l’art pour moi c’est « si ça te fais penser: c’est l’art »
Marc Mayer: même pas, même pas je trouve que non, c’est bien trop restreint. Mais non à chacun son art franchement là…
Intervention femme (6) : à chacun son art en fait ce qui vous (nous?) intéresse c’est de savoir ce que vous voulez exposer…
Marc Mayer: si vous aimez pas l’art qui est fait aujourd’hui, il doit sûrement qui doit vous plaire puisque vous êtes là mais l’art contemporain il y a sûrement dans cet énorme amorphe domaine qui est l’art contemporain quelque chose qui vous plait qui vous donne vous madame derrière des étincelles c’est certainement pas le musée qui vous a pas empêché de faire ça ne vois pas le problème, je n’ai pas compris la controverse là-dedans…peut-être qu’il n’y en a pas en.
Intervention femme (6) : quelqu’un pourra compléter…
Intervention homme: my french is not so good. I heard that women just asking ….how do you define what is the best
Marc Mayer: I do not know until I see it ……………………………..I don’t want to have a defenition
Question Nicholas: je peux? ok c’est parce que je ne savais pas s’il était satisfait.
Je voulais juste simplement prolonger un peu la question précédente… de mon point de vue l’art contemporain c’est justement une question de perception. De mon point de vue parce qu’on a tellement de visions en ce moment c’est quoi l’art contemporain et chaque groupe essaie de défendre sa propre vision, de mon point de vue je pense que l’art contemporain c’est plutôt l’ouverture j’ai senti cette ouverture, j’ai l’impression qu’il y a une ouverture avec vous, avec votre vision, j’ai l’impression, je ne sais pas si je me trompe parce que quand même le musée d’art contemporain n’a pas une bonne réputation auprès du milieu des artistes, peut-être que je me trompe, vous pouvez me corriger, mais justement le Musée d’art contemporain a toujours été vu comme une institution très fermée. L’art contemporain c’est justement l’ouverture, c’est le pluralisme des idées, c’est le pluralisme des esthétiques différentes c’est ça l’art contemporain. Si on regarde les styles des siècles précédents, c’était toujours très très très restreints. Mais il faut faire une différence avec l’art institutionnel en ce moment, ça c’est une autre direction c’est qu’il est extrêmement extrêmement renfermé l’art institutionnel. C’est pour ça la question que ce serait peut-être bien de définir l’art contemporain et de le distinguer de l’art institutionnel. Donc c’est ça que je voulais dire. Je ne sais pas si c’est terminé ou non.
Moi je trouve que, je veux dire complètement autre chose. J’aime bien l’idée du 5 à 7 mais je pense qu’il serait intéressant de plus préciser les thématiques parce que j’ai l’impression aujourd’hui bof… parfois j’ai perdu le fil parce que vous avez parlé de toutes sortes de choses… peut-être d’avoir des thématiques très très précises et ça pourrait être beaucoup plus intéressant peut-être pour ne pas perdre ce fil quand on parle en fait. Mais je pense c’est une bonne idée les 5 à 7 je pense que beaucoup d’artistes et d’autres gens qui vont venir qui sont intéressés, pour discuter mais chaque fois ça pourrait être intéressant de choisir des thèmes beaucoup plus concrets.
Marc Mayer: …..oui bien…. oui…c’est une façon d’organiser ça mais je sais pas si ça va faire venir les gens plus si on va parler de l’art institutionnel ce soir et la semaine prochaine on va parler de l’art contemporain.
Pour répondre à votre proposition, je crois que…moi j’y crois pas à l’art institutionnel je sais pas ce que c’est, nous on pratique pas ça ici, ça n’existe pas dans ma tête, peut-être je suis très naïf là et l’art contemporain c’est l’art qui est fait par les artistes vivants aussi ça non plus ça n’a pas de définition alors juste pour répondre à ça…….. et d’ailleurs c’est pour pouvoir parler de ces positions là qu’on a organisé cette soirée et l’autre soirée…. on va en faire régulièrement parce que je crois que c’est important pour donner la chance aux gens de parler et de poser des questions à des gens…des décideurs, comme moi je ne cache pas que moi j’ai une responsabilité sociale de faire le tri sur ce qu’on voit en collaboration avec les conservateurs et les éducateurs et tout ça. Et je crois qu’au lieu de seulement donner la parole aux critiques que les gens, les amis du musée les gens qui viennent doivent eux aussi avoir la chance de pouvoir poser des questions, peut-être des questions difficiles en…on en a eu ce soir et si moi je moi me défends un peu violemment vous allez m’excuser, mais je crois que ce dialogue est important et j’espère qu’on va pouvoir continuer à faire ça…on va pas le faire à tous les mercredis mais j’apprécie beaucoup que vous soyez venus et que vous veniez au Musée d’art contemporain, c’est pour vous qu’on est là. Nous on sert le public, je dis toujours, on sert pas les artistes on sert le public et c’est en servant le public qu’on va finir par servir les artistes mais je sais qu’il y a beaucoup d’artistes ici ce soir et ça me fait un grand plaisir que vous soyez là et j’espère que vous allez revenir la prochaine fois qu’on fait quelque chose comme ça. Ça ne sera peut-être pas moi ou ça sera peut-être pas Chris mais si vous êtes d’accord je crois qu’on pourrait continuer la formule. Merci beaucoup d’être venus.
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